La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh) et le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) se sont réunis, hier à Oran, avec des représentants des communautés par pays de migrants subsahariens installés à Oran pour «débattre des derniers événements ayant secoué la communauté africaine installée en Algérie. Ces représentants ont tenu à dire leur crainte de voir de tels actes se répéter, surtout que la chasse aux Subsahariens s'est faite à la base du faciès puisque même des personnes en situation régulière ont été touchées». Dans un communiqué commun, la Laddh et le Snapap ont clairement dénoncé «cet acte de xénophobie contraire à l'histoire anticoloniale récente de notre pays et qui remet en cause la Constitution algérienne et les conventions reconnues et ratifiées par le pays. Cet acte est d'autant plus condamnable qu'il vient juste après la tenue du Sommet arabo-africain le 23 novembre 2016, durant lequel tous les pays africains présents ont défendu la cause du peuple sahraoui, une position en phase avec la politique de notre pays, d'une part et, d'autre part, à la veille du démarrage du premier Forum africain d'investissement que l'Algérie a organisé». Pour les signataires dudit document, «la question de la migration, qui est un problème crucial qui touche la planète entière, ne peut être appréhendé en termes de gestion sécuritaire, mais a besoin d'hommes et de femmes politiques qui puissent faire avancer la région sur des bases politiques et des projets dont le but est de fixer les populations par une réelle politique de développement». Et d'ajouter que «les membres présents ont décidé de maintenir, développer et élargir les contacts de ce type de réunion, afin de rendre visibles les communautés africaines présentes en Algérie depuis plusieurs années et leur permettre d'engager et d'instaurer à travers leurs représentants un dialogue, que ce soit avec leurs représentations diplomatiques, les autorités, les pouvoirs publics et les différentes instances de l'Union africaine». Et de conclure leur communiqué en ces termes : «La LADDH et le Snapap dénoncent tous les actes racistes et les propos injurieux qui ciblent ces communautés et refusent de se taire devant cette tentative d'effacer notre mémoire collective anticoloniale. Ils rappellent simplement que le vécu actuel d'un grand nombre de nos compatriotes à l'étranger ressemble comme deux gouttes d'eau au vécu de ces communautés.»