L'une des rares communes des 28 que compte la wilaya à avoir joui d'un équilibre budgétaire vient de chuter durablement dans le lot des collectivités locales structurellement déficitaires. Elle aussi paie le tribut que supportent les régions à vocation essentiellement agricole. Ainsi, du fait du fléchissement de l'assiette fiscale consécutive aux différentes baisses et exonérations décidées au cours de ces dernières années, les recettes communales ont drastiquement fondues faisant que la commune vit depuis quelques années de l'aumône que lui consent l'Etat pour équilibrer ses recettes et dépenses limitées à l'essentiel. Sans trop dire de l'objet de son mécontentement, lors d'un exécutif restreint de wilaya, le SG a décidé d'un audit des finances de la commune chef-lieu de wilaya. Rencontré, le maire s'est livré à quelques explications. Il indique que les recettes sont tombées de 190 millions DA à 114, soit 102 en recettes fiscales et 12 en recettes patrimoniales (ce que rapporte les biens communaux, NDLR). « Or, la masse salariale qui doit se situer selon les normes autour de 45% des recettes budgétaires, constitue 100% de celles-ci. Ainsi, pour l'exercice 2004, nous avons bénéficié d'une compensation au titre de la moins value d'un montant de 75 millions DA, ce qui a équilibré notre budget. Mais pour 2005, la moins value qui nous a été accordée a été plus faible, soit 20 millions DA en moins, ce qui nous a mis en situation de déficit budgétaire au moment de sa libération sur notre compte. Heureusement, en 2006, le déficit a été comblé par une compensation plus conséquente. Il reste que maintenant, avec le bénéfice d'une moins équivalente à 75 millions DA, nous allons retomber dans le déficit du fait des augmentations salariales récemment décidées ». Redéploiement du personnel Pour rappel, la commune de Témouchent jouissait en 2001 d'un budget excédentaire pour un montant de 200 millions DA, ce qui la plaçait largement en tête des communes de la wilaya les plus aisées. Mais elle s'en distinguait également avec une consommation pas raisonnable de 56% au titre de la masse salariale. Et si depuis, il y a eu redéploiement du personnel et des départs à la retraite, la question de la masse salariale risque pour longtemps encore d'empoisonner la vie de la commune. La pléthore en personnel, un personnel recruté à l'occasion des rendez-vous électoraux par des élus soucieux de se faire réélire ou de récompenser leur clientèle après leur élection. Ainsi, un audit effectué en 2001 révélait que les effectifs des communes de la wilaya atteignent 2 448 agents dont 899 étaient des vacataires, soit un personnel en sureffectif sans qualification alors que les collectivités souffrent de l'insuffisance d'un encadrement de gestion. Et dans ce décompte, la commune du chef-lieu de wilaya dépassait toutes les autres puisque sur les 899 vacataires recensés à travers la wilaya, Témouchent en employait la moitié.