537 projets tardent à être lancés en raison des difficultés que rencontrent les investisseurs pour obtenir les actes de concession et les permis de lotir. La wilaya de Boumerdès accuse un énorme retard en matière d'investissements. Malgré ses énormes potentialités agricoles et touristiques, cette région n'arrive pas à se lancer dans la création de richesses et d'emplois. Annoncés depuis plusieurs années, «pas moins de 537 projets d'investissement, dont 143 d'envergure nationale», tardent à être lancés en raison d'absence d'actes de concession et de permis de lotir et les lenteurs enregistrées pour viabiliser les zones d'activité et de dépôt (ZAD) devant les abriter. Même la zone industrielle de Larbatache, créée en 2012 sur une superficie 137 ha, n'est pas encore aménagée par l'Aniref pour accueillir des unités industrielles. L'administration locale semble plongée dans un sommeil très profond et éprouve toutes les peines du monde à traduire ses belles promesses dans les faits, en éliminant les contraintes qui entravent les investisseurs. Les mesures instituées à cet effet par le gouvernement en juillet 2015 n'ont pas obtenu les résultats escomptés. Depuis, pas moins de 258 dossiers d'investissement ont été déposés auprès des services concernés, sollicitant une superficie de 407 ha, a-t-on appris auprès de la direction locale de l'industrie et de la promotion des investissements. Selon la même source, 92 dossiers ont été approuvés, dont 79 dans le secteur industriel. Cependant, seulement 9 projets sont en cours de réalisation et 38 arrêtés de concession avaient été établis par les services locaux des Domaines, a-t-on indiqué. Notre source ajoute que 376 actes sont en cours de finalisation, alors que la loi dispose que ce document devait être délivré dans un délai n'excédant pas 10 jours après le dépôt de la demande. Même problème pour le permis de lotir, qui, lui, ne pourrait être attribué aux investisseurs qu'après la viabilisation des ZAD. Ce qui ne se fera pas de sitôt, puisque les projets annoncés dans ce sens sont gelés. Ces derniers seront finalement réalisés sur le budget de la wilaya. L'APW y a réservé récemment un montant de 100 millions de dinars. «Sans les deux documents, on ne peut rien entreprendre. On ne peut pas obtenir un crédit auprès des banques, car celles-ci ne partagent pas les risques. Certaines exigent d'hypothéquer un bien qui vaut le double du prêt demandé. Alors que la meilleure garantie est le projet lui-même», explique un responsable d'une agence d'assurance. La direction de l'industrie précise, par ailleurs, avoir hérité de 2734 dossiers d'investissement du Calpiref, dont 2230 ont été rejetés au motif que les projets proposés ne sont pas prioritaires ou compatibles avec les sites sollicités. C'est dire que ce ne sont pas les dossiers qui manquent. Pour cacher leurs défaillances, les responsables locaux ont souvent invoqué le manque de foncier comme obstacle à la relance de l'investissement. Or, la wilaya dispose de 11 ZET s'étendant sur 4738 ha. L'achèvement des études de leur aménagement se fait attendre depuis quatre ans. Chose qui a retardé le lancement de plus de 600 projets touristiques. Aussi, en plus des anciennes ZAD (22), l'administration a créé récemment une microzone de 5 ha à Ouled Haddadj et 85 nouveaux lots à Ouled Moussa et d'autres à Dellys, Baghlia et Issers, mais la viabilisation de ces sites industriels n'est pas pour demain.