Les travailleurs du Palais de la culture de Skikda ont tenu, en fin de semaine dernière, un sit-in devant l'entrée de l'enceinte en brandissant des banderoles et des pancartes portant des slogans réclamant le départ du directeur. Accusant leur responsable «d'abus de pouvoir», les travailleurs sont revenus, lors d'une rencontre avec la presse sur les «multiples dépassements» du directeur allant jusqu'à faire part «d'invectives et d'agressions verbales». «Nous travaillons sous pression et subissons chaque jour l'ire de ce responsable qui ne se gêne nullement de nous insulter et de nous menacer de licenciement», témoigne un des protestataires. Une dame révèlera même avoir été agressée physiquement en déclarant : «ce matin –jeudi-ndlr- le directeur m'a carrément molesté pour me défaire des banderoles qu'on allait utiliser lors de notre sit-in, avant que mes collègues ne viennent me porter secours». Les travailleurs se sont entretenus par la suite avec le chef de daïra, ainsi qu'avec le directeur de la culture qui les ont dissuadés de reprendre le travail avec la promesse d'étudier leurs doléances. Dans l'après-midi, et en plus des correspondances adressées aux pouvoirs locaux ainsi qu'au ministre de la Culture, les manifestants ont rendu public un communiqué dans lequel ils maintiennent leur principale revendication, à savoir le départ du directeur, tout en mentionnant les différents griefs retenus à son encontre. En plus des soucis relationnels, ils jugent dans leur écrit que le palais « a été vidé de son essence culturelle» et d'ajouter que «les activités culturelles ont enregistré une grande dévalorisation et le palais ressemble désormais à une caserne militaire». Approché, M. Boudmagh, le directeur du Palais de la culture a réfuté toutes les accusations portées à son encontre, estimant que l'action des travailleurs «est alimentée par certains clans qui tentent de déstabiliser l'institution, surtout après la réussite de programmes culturels de qualité que nous avons organisés dernièrement». Au sujet des invectives, il dira : «Il n'est pas dans mes habitudes ni dans mon éducation de porter atteinte aux personnes. Seulement, je dois révéler que certains n'acceptent pas les règles de la discipline. Moi je ne badine pas avec la discipline. D'ailleurs l'état du palais n'a jamais été aussi impeccable depuis mon arrivée, il y a juste 7 mois».