Deux Casques bleus marocains de la force de l'ONU en Centrafrique ont été tués dans le sud-est du pays par des hommes armés qui ont attaqué leur convoi, a annoncé hier la Minusca dans un communiqué. Le convoi a été attaqué mardi à une soixantaine de kilomètres de la localité d'Obo. «Deux soldats de la paix y ont perdu la vie, tandis que deux autres ont été blessés et reçoivent les soins appropriés», selon la Minusca qui ajoute que «les auteurs de l'attaque se sont enfuis dans la brousse». «L'incident est survenu alors que les Casques bleus assuraient l'escorte d'un convoi de camions transportant du fuel de la localité de Zemio à destination d'Obo», précise le communiqué. «Aucune revendication ne saurait justifier que des individus dirigent leurs griefs contre des Casques bleus dont la présence sur le sol centrafricain n'a d'autre objectif que d'aider le pays à sortir de l'engrenage de la violence», a averti le représentant spécial du secrétaire général et chef de la Minusca, Parfait Onanga-Anyanga, cité dans le texte. Forte de plus de 10 000 soldats et policiers, la Minusca tente de maintenir l'ordre en Centrafrique, où des tueries intercommunautaires à grande échelle ont provoqué le chaos et une crise humanitaire sans précédent fin 2013, entraînant une intervention miliaire de la France, l'ex-puissance coloniale. Les tueries de masse ont cessé et l'opération française «Sangaris» s'est achevée fin octobre 2016, mais de multiples bandes armées continuent de terroriser la population dans de vastes zones du pays. Ces groupes sont essentiellement issus de factions parfois rivales de l'ex-rébellion de la Séléka à dominante musulmane, chassée du pouvoir après l'intervention française, de miliciens anti-balaka, se revendiquant chrétiens, mais aussi de groupes d'«autodéfense» d'éleveurs nomades peuls, de bandes spécialisées dans le racket routier et d'éléments «incontrôlés». Dans la région d'Obo, la sinistre rébellion ougandaise de l'Armée de résistance du seigneur (LRA) sévit également depuis plusieurs années. Par ailleurs, les juges d'instruction français ont terminé leurs investigations sur les accusations de viols sur des mineurs portées à partir de 2014 contre des soldats de la force «Sangaris», alors déployée en Centrafrique, qui n'ont débouché sur aucune inculpation. La fin des investigations dans ce premier dossier ouvre un délai de trois mois durant lequel les parties peuvent demander des actes d'enquête, avant les réquisitions du parquet et une décision définitive des juges. Mais faute de personnes mises en examen, le dossier pourrait s'acheminer vers un non-lieu. Deux autres enquêtes, portant également sur des allégations d'abus sexuels impliquant des militaires français déployés dans ce pays, ont été ouvertes par le parquet de Paris : l'une a été classée sans suite le 25 novembre et l'autre est toujours en cours, selon des source. Depuis mai 2015, trois juges d'instruction étaient saisis d'une enquête pour viols sur mineurs de moins de 15 ans par personne abusant de l'autorité conférée par leurs fonctions et complicité de ces viols. Des soldats de la force française «Sangaris», déployée en Centrafrique de décembre 2013 à octobre 2016 pour restaurer la sécurité dans un pays en proie au chaos et aux violences intercommunautaires, étaient accusés d'avoir abusé sexuellement, entre décembre 2013 et juin 2014, d'enfants centrafricains dans le camp de déplacés de M'Poko, près de l'aéroport de Bangui, en échange de nourriture ou de petites sommes d'argent.