Les lieux où sont dispensés les cours de soutien à l'intention des collégiens et lycéens sont légion dans les grands centres urbains de la wilaya d'Oum El Bouaghi. A Aïn Beïda, à Meskiana, à Aïn M'lila, pour ne citer que ces localités, des garages sont aménagés en petites salles de cours. Un tableau noir fixé au mur, quelques tables, quelques chaises et le tour est joué. Jamais par le passé, on a assisté à un tel phénomène, lequel ne cesse de prendre des proportions alarmantes. Certes, les candidats au brevet et au baccalauréat y trouvent leur compte, puisqu'ils ont l'occasion de compléter les cours, tout en s'exerçant à résoudre les problèmes de maths, physique et science ; mais combien devraient débourser les parents pour assurer à leur progéniture les services de cette école parallèle ? Nous avons constaté de visu que ce sont les professeurs de mathématiques, de sciences physiques et naturelles qui sont les plus sollicités par les futurs candidats au bac et au BEM. Cela est d'autant plus naturel que ce sont justement des matières qui ont la cote à l'examen. Quoi qu'il en soit, les candidats commencent à redouter certaines matières, autrefois laissées-pour-compte et dont on s'aperçoit de l'importance. Le français et l'anglais, en tant que langues étrangères, constituent un problème de taille pour la majorité des potaches. Du coup, les élèves et les lycéens qui traînent un lourd handicap dans l'appréhension de ces langues, cherchent à rattraper le retard en faisant appel aux profs enseignant le français et l'anglais. Parfois, ce sont les parents eux-mêmes qui, constatant ces faiblesses en langues étrangères dont souffrent leurs protégés, les confient à ses profs dispensant des leçons à des prix plus ou moins raisonnables. Un nouveau vocable est venu se greffer et qui différencie les cours collectifs aux cours privés. Il s'agit des cours « spéciaux », autrement dit, des cours dispensés à la maison de l'étudiant, comme le faisaient autrefois les précepteurs. Reconnaissons néanmoins que ces cours dépensés extra-muros permettent à nombre d'enseignants d'arrondir leurs fins de mois. Il y en a même qui gagnent plus que ce que leur rapporte l'éducation nationale. Au niveau de la wilaya d'Oum El Bouaghi, contrairement aux grandes cités du pays, il n'existe pas d'établissements privés. Il semble que le projet d'écoles privées soit encore au stade de la réflexion. Tant que les cours de soutien apportent un plus aux « demandeurs du savoir » sans grands frais, on s'en contente, ne serait-ce que pour compléter le travail scolaire. En attendant l'ouverture d'écoles privées.