Si par le passé, les cours de soutien n'avaient lieu que durant les grandes vacances pour servir d'appoint à la prochaine rentrée des classes, aujourd'hui, des enseignants du primaire, du moyen et des professeurs des lycées en dispensent à tour de bras, qui dans un garage aménagé, qui dans une boutique étroite, qui dans son propre domicile. Tous les niveaux sont concernés par les cours de soutien, appelés aussi privés ou spéciaux, selon qu'ils soient dispensés à un groupe de vingt, dix ou cinq élèves. En effet, l'on assiste, dans toutes les grandes cités de la wilaya d'Oum El Bouaghi, comme Aïn M'lila, Aïn Fakroun, Aïn Beïda et Meskiana, au développement du phénomène. Les cours sont dispensés, bien sûr, en dehors des heures de classe, généralement les lundis, jeudis soir, et parfois, après 17 h. Malgré les mauvaises conditions dans lesquelles se font les cours « privés », les apprenants ne rechignent pas, trouvant, au contraire, une certaine liberté d'action qui les prédispose à assimiler plus et mieux. Même les parents ne lésinent plus sur les moyens, payant parfois jusqu'à trois professeurs. C'est le cas des lycéens qui préparent le bachot. Nous en avons rencontré certains qui suivent des cours dans cinq disciplines : maths, physique, sciences naturelles, philosophie et français ou anglais. Les collégiens, préparant le BEM, préfèrent consolider leurs acquis en mathématiques, en français et en anglais. Les prix pratiqués varient d'un professeur à un autre. Mais, c'est pour les maths, la physique et les sciences naturelles que les élèves déboursent plus d'argent : 1 000 ou 1 500 DA le mois, soit l'équivalent de 8 séances. Les petits qui préparent leur entrée au collège ne sont pas en reste, des instituteurs sont là pour leur donner « ce plus » dont ils ont besoin, et tout le monde y trouve son compte.