Pour être juste et moins sévère avec le service philatélique d'Algérie Poste, nous pouvons dire que l'année 2016 a connu une bonne moisson de thématiques. Chose qu'on n'a pas vu depuis des années. Avec 19 émissions, dont deux en hors programme, soit un total de 34 timbres et un bloc feuillet, la Poste a tenu enfin le coup, en respectant le programme établi. Une avancée notoire, même si les philatélistes algériens attendent encore une meilleure communication et moins d'improvisation, avec une diffusion officielle des émissions de l'année 2017. Mais dans ce qu'on a pu constater pour l'année écoulée, demeure la constance des émissions très prisées par les collectionneurs, la faune avec trois timbres (poissons et lion de l'Atlas), et la flore avec deux figurines (plantes médicinales). La culture et le patrimoine ont été les thèmes les plus marquants de cette saison, avec la parution de l'émission sur les musées nationaux et celle du pistolet de la période ottomane et le masque de la Gorgone, ainsi que trois beaux timbres sur les danses folkloriques. Toujours présente depuis des années, la thématique de l'architecture a été enrichie grâce à deux séries consacrées aux villes et aux universités. On en dira autant pour les passionnés du tourisme qui ont glané trois timbres sur les ports de plaisance. Comme ce fut le cas depuis quelques années avec les hommages rendus aux personnalités algériennes, l'honneur est revenu au regretté Aïssa Messaoudi, pionnier de la Radio algérienne libre durant la Révolution. Cette thématique est appelée à être appuyée par la diversification des domaines, surtout que de nombreuses personnalités demeurent encore enterrées dans les oubliettes de l'histoire. A noter pour cette année 2016, le retour de la thématique de la solidarité, dans une émission réservée à l'autisme, mais surtout la présence des inévitables commémorations, dont le 60e anniversaire du Congrès de la Soummam et la Journée mondiale de l'eau. Des thématiques génériques ont également marqué ce parcours philatélique, à l'instar des organismes étatiques, la formation professionnelle, le développement dans le Sud algérien, la lutte contre la violence familiale et la fiscalité. Le point noir, dont on ne cessera pas de relever encore une fois, a été le cas flagrant de plagiat dans l'émission des Jeux olympiques de Rio de Janeiro, dont nous avons fait écho à travers la contribution de notre ami et confrère Mohamed Achour Ali Ahmed sur les colonnes d'El Watan Magazine. Une contribution qui a suscité de nombreuses réactions dans les milieux philatéliques, sans provoquer le moindre remous à Algérie Poste. De telles pratiques, qui continuent de ternir l'image de la philatélie algérienne, sont à bannir. Côté dessinateurs, on retiendra également dans le bilan de l'année 2016 la présence du prolifique Ali Kerbouche, qui détient la palme avec neuf réalisations dans quatre émissions, talonné de très près par l'incontournable Kamreddine Krim, avec huit figurines dans cinq séries. La surprise de cette saison est sans conteste l'émergence des œuvres d'un dessinateur qui monte. Il s'agit de Zakaria Morsli, qui s'est illustré en dessinant six figurines dans trois émissions. Il sera suivi par Tahar Boukeroui avec cinq œuvres dans trois émissions. Alors qu'il nous a habitués à mieux grâce à des émissions originales, Sid Ahmed Bentounes s'est fait vraiment désirer cette année, en se contentant de deux timbres. La seule femme dans ce «gotha» d'artistes est Djazia Cherih. Celle qui respecte scrupuleusement l'adage disant : «Aller doucement mais sûrement». Même si elle a réalisé uniquement deux timbres, cette artiste, qui a vraiment du talent, semble faire son chemin avec sérénité. Il reste que les responsables de la philatélie à Algérie Poste lui fassent confiance, pour plus d'équité. C'est en publiant son œuvre sur le pistolet de l'époque ottomane qu'on lui rend hommage et à travers elle, on salue toutes les femmes artistes.