La marche organisée par le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK) pour célébrer le Nouvel An berbère, Yennayer 2967, a eu lieu sur fond de dizaines d'arrestations à Béjaïa. En alerte dès l'annonce de l'action, les unités de police ont procédé à plusieurs arrestations au niveau des barrages filtrants et points de contrôle improvisés pour la circonstance à la périphérie et à l'intérieur de la ville de Béjaïa. Pas moins d'une centaine de manifestants ont été arrêtés et conduits au commissariat avant d'être relâchés quelques heures plus tard, et du matériel (des mégaphones et emblèmes) a été confisqué, nous ont indiqué des militants. Les services de sécurité ne sont, toutefois, pas allés jusqu'à interdire la marche qui a eu lieu dans le calme. Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés devant le portail du campus universitaire Targa Ouzemmour, avant de marcher le long de la rue de la Liberté, scandant des slogans hostiles au pouvoir et en faveur de «l'indépendance de la Kabylie», tels : «Pouvoir assassin», «Algérie coloniale, Kabylie indépendante», «Assa azekka, Ferhat Yella yella». Sur la place Saïd Mekbel, où une prise de parole a été improvisée, les militants ont dénoncé les «tentatives d'empêchement de la marche par le pouvoir colonial d'Alger» et exigé la libération des militants arrêtés la matinée. Ils ont tenu, au passage, à se démarquer des dernières émeutes, accusant le pouvoir et certaines chaînes de télévision de vouloir faire porter le chapeau au MAK. Par ailleurs, les orateurs ont réitéré le souhait du Mak d'aller vers «l'indépendance de la Kabylie», tout en niant l'existence d'une quelconque division au sein du Mouvement.