La vague de froid de ces derniers de jours a été durement ressentie par les populations des communes rurales de la wilaya de Boumerdès. Non raccordés au réseau de distribution du gaz naturel, les habitants des localités qui culminent à plus de 600 m d'altitude se chauffent toujours au gaz butane en bonbonne. La demande sur ce produit a augmenté depuis le retour du mauvais temps et l'annonce de chutes de neige sur plusieurs régions du nord du pays par les services de la météorologie. Hier matin, les hauteurs des communes de Naciria, Timezrit, Ammal et Keddara étaient couvertes d'une mince couche de neige. A Naciria, de nombreux élèves des villages Iwaryachen et Aït Slimane n'ont pas pu rallier leurs établissements qui se trouvent au chef-lieu. La circulation automobile a été perturbée sur le CW107 en début de matinée avant d'être rétablie après l'intervention d'un engin de l'APC. A Timezrit, la neige a ravivé les souvenirs de la tempête de 2012. Cette localité, qui se trouve à l'extrême sud-est de la wilaya, avait, pour rappel, été isolée du monde durant deux jours à cause de la neige. Craignant de revivre le même scénario, les habitants de la région ont pris d'assaut les stations-service et les magasins depuis plusieurs jours pour s'aproviononner en gaz butane afin de faire face aux aléas du froid. La panique s'est emparée de tous les foyers non raccordés au gaz naturel. Les stocks de gaz butane se sont épuisés au niveau de nombreux points de vente. Mais les dernières chutes de neige ont attisé la tension. Des files d'attente et des scènes de bousculades ont été constatées devant les stations Naftal de Naciria et Bordj Menaïel. Selon nos sources, la wilaya compte sept communes qui ne sont pas desservies en gaz. Les projets lancés depuis 2013 pour remédier à ce problème sont tous à l'arrêt faute de budget. L'Etat n'a pas versé les situations financières aux entreprises engagées pour la réalisation des projets de gaz. Le montant des dettes non honorées auprès de Sonelgaz est estimé à 740 millions de dinars, a-t-on appris par la direction locale de l'énergie et des mines. Durement pénalisés par cette situation, certains entrepreneurs avaient recouru à la justice pour faire valoir leurs droits. Le taux de raccordement au gaz n'a pas dépassé 58% au niveau de la wilaya. Même les grands centres urbains ne sont pas bien desservis en la matière. A Boudouaou, seuls 64% des foyers en profitent ; à Dellys, le taux de raccordement est estimé à 52%, à Thénia 40%, aux Issers 31%...