De nombreux projets de raccordement au réseau du gaz naturel tardent à être achevés en raison des oppositions et la défaillance des entreprises de réalisation. L'hiver risque d'être très rude pour des milliers de familles dans la wilaya de Boumerdès. La direction locale de l'énergie et des mines fait état de 45% des foyers de la région, soit plus de 400 000 habitants, qui ne bénéficient pas de gaz naturel. Le problème se pose surtout au niveau des communes rurales, telles qu'Afir, Timezrite, Taouraga, Keddara, Ammal, où même le gaz butane devient une denrée rare en temps de froid. Inscrits depuis plus de trois ans, les projets de raccordement de ces municipalités au réseau du gaz naturel connaissent des retards considérables. «Cela fait plus de deux ans qu'on a lancé les travaux, mais les entreprises de réalisation travaillent un jour par mois», dénonce un habitant de Timezrit. «Les routes de la commune ont toutes été creusées, mais le gaz n'arrive toujours pas», poursuit-il, en dénonçant le recours excessif aux sous-traitants. Le projet en question a été entamé en septembre 2013. Il devait toucher plus de 2367 foyers. «Les travaux de raccordement sont entamés au niveau de plusieurs villages. À Ouled Sidi Amara et Irafaân, on a installé les compteurs. Néanmoins, les entreprises travaillent à leur guise. Elles entament des chantiers par-ci, par-là, puis elles les abandonnent et engagent d'autres, ailleurs, avant même d'achever les premiers. C'est l'anarchie totale», précise un élu à l'APC. Selon lui, le plus grand retard est signalé dans la pose des conduites de transport, notamment dans la partie se trouvant dans le territoire de la commune de Naciria où on fait état de plusieurs oppositions. Les problèmes précités sont signalés au niveau de plusieurs localités de la région. À Afir, le chantier de raccordement au gaz, confié à Kanaghaz, sont bloqués depuis plus de 3 mois, précise le vice-président de l'APC. «L'entreprise a creusé de grands fossés en plusieurs endroits, mais elle a tout abandonné avant la pose des conduites laissant la route dans un état catastrophique», regrette-t-il. Même situation à Ammal où les travaux avancent à une cadence des plus lentes aussi bien au chef-lieu qu'au niveau des villages Bouaïdel, Tizza, Hadj Lounis, Timizar, etc. Les habitants de ces localités savent pertinemment qu'elles ne vont pas se passer des bonbonnes de gaz butane de sitôt. Ils prennent d'assaut les stations Naftal et les épiciers du coin à la moindre tempête pour faire face aux aléas du froid. Le gaz naturel reste un rêve même au niveau de la périphérie des grands centres urbains. Les efforts consentis par l'Etat ont permis d'augmenter le nombre des clients de Sonelgaz de 30076 en 2008 à 72446 en octobre dernier. Mais beacoup reste à faire dans ce domaine. En sus des oppositions, le faible taux de raccordement au réseau du gaz dans la région est dû en partie au manque d'entreprises spécialisées ainsi que la rigidité des cahiers des charges établis par le maitre d'ouvrage. En juillet dernier, de nombreuses entreprises activant dans différentes wilayas du pays ont adressé une correspondance au Premier ministre dans laquelle elles ont dénoncé les retards récurrents pour leur payement et le non respect des dispositions des cahiers des charges et des contrats les liant au groupe Sonelgaz. Les rédacteurs de la lettre se sont plaints également de l'augmentation surprenante des matériaux utilisés.