Les représentants des étudiants en médecine dentaire de l'université Rabah Bitat (Constantine 3), se sont déplacés, hier au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour débattre de leurs revendications, dont certaines continuent d'être soulevées depuis 2011 et d'autres depuis la fin de l'année 2016. Cette décision survient après l'échec de toutes les tentatives de communication entre les grévistes et les responsables locaux ainsi que les multiples grèves tenues depuis le mois de décembre dernier. Les grévistes ont préféré aborder cette fois la question avec la tutelle pour mettre fin à tous leurs problèmes. Rappelons que les étudiants de toutes les années de cette filière boycottent les cours depuis lundi dernier jusqu'à la concrétisation de leurs requêtes citées dans une longue plateforme. Parmi ces réclamations visant l'amélioration de la formation, ils revendiquent la revalorisation de leur statut et la grille salariale au sein de la Fonction publique, et ce, en passant de la catégorie 13 à la 16. «Après la grève tenue en 2011, la tutelle nous a promis de prendre en considération cette réclamation, depuis rien n'a changé. On nous a rajouté une année d'étude avec le titre de docteur, mais aucune revalorisation salariale n'a suivi», a déclaré Salim Merad, étudiant en 5e année médecine dentaire et porte-parole des grévistes. Ces derniers réclament aussi, parmi d'autres requêtes, l'augmentation du nombre de postes de résidanat dans toutes les facultés en créant des nouveaux services et de nouvelles spécialités, dont la chirurgie maxillo-faciale et autres. Pour ce qui est du volet pratique, M. Merad a souligné le manque du matériel. Ces futures médecins ont estimé qu'il est nécessaire de fournir à l'étudiant le minimum nécessaire pour le bon déroulement des TP et de la formation, à savoir les consommables et le matériel qui sont soit introuvables, soit insuffisants, voire en panne depuis des mois. Et de demander en parallèle l'augmentation du nombre d'heures de travaux pratiques durant la semaine, afin que l'étudiant puisse assimiler les bases fondamentales et par la suite les pratiquer sans pression. Toujours dans toujours le volet pratique, les protestataires exigent de la tutelle d'autoriser des stages d'été pour les étudiants dans les structures publique ou privées de santé, notamment l'autorisation de stage «visuel» pour les étudiants en préclinique afin de se familiariser avec l'instrumentation et l'autorisation de stages pratiques sous encadrement pour qu'ils puissent développer leur dextérité et acquérir expérience et maîtrise. Les grévistes étaient unanimes à confirmer que certains problèmes qui se posent au niveau de leur faculté peuvent être réglés par les responsables de l'établissement sans recour à la tutelle. Pour eux, la situation de l'infrastructure de leur département à l'université Rabah Bitat, ouverte il y a une année, est déplorable. Elle nécessite, selon toujours leurs dires, une amélioration urgente et une nouvelle organisation. «L'établissement manque de matériels obligatoires pour nos études. Parfois, l'administration nous demande de cotiser pour acheter ce qui manque. Comment créer une infrastructure sans faire une étude du nombre d'étudiants et de nouveaux bacheliers ? Actuellement nous souffrons du manque de places dans les amphithéâtres pour les nouvelles promotions. Nous exigeons enfin la création d'un bureau de délégués représentatifs de l'ensemble des étudiants afin de faciliter la communication entre les différentes promotions et par la suite avec l'administration», a-t-il fulminé. Nous avons tenté durant tout l'après-midi d'hier de joindre les représentants des étudiants pour avoir les résultats de cette réunion, en vain. A 17h, l'entrevue n'était pas terminée.