En effet, les futurs médecins dentistes de la faculté d'Oran ont entamé leur mouvement de protestation depuis le 4 janvier, un mois après la grève observée par les facultés sur le plan national. Leurs représentants ont tenu une réunion au niveau du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, à laquelle a pris part le doyen des doyens des facultés des sciences médicales dans le pays. Leur plate-forme de revendications a été adoptée à l'issue de cette réunion tenue le 24 janvier, sauf le point concernant le passage à la catégorie 16, relative à leur titre de docteur. Seddiki Omar, étudiant en cinquième année à Oran et représentant des étudiants explique: «Pratiquement, toutes les revendications ont été adoptées, qu'il s'agisse de l'ouverture de nouvelles spécialités, comme la pédodontie et l'implantologie, de même pour le nombre de postes en résidanat ainsi que le recrutement de maîtres-assistants pour améliorer la qualité de l'encadrement pédagogique, en plus d'autres revendications ayant trait à la bourse ou l'application d'une note éliminatoire standard. Toutefois, la revendication principale, qui concerne le passage à la catégorie 16, n'a pas été adoptée. Les responsables du ministère ont fait savoir que ce point n'était pas de leur ressort. A présent, nous allons nous orienter vers le ministère de la Santé. Tout ce que nous demandons, c'est qu'une décision soit prise, même si l'application sera reléguée à une date future, mais il faudra le mentionner.» De son côté, Sid Ahmed Bentazi, un autre étudiant de la même promotion, a rappelé que ce problème devait être réglé il y a longtemps : «Les étudiants qui sont en sixième année aujourd'hui, à savoir ceux de la promo 2011, ont été contraints à étudier six ans en plus d'une thèse de fin d'études pour avoir le titre de docteur et bénéficier de la catégorie 16 dans la Fonction publique en cas de recrutement. Mais ça n'a toujours pas été appliqué. Nous exigeons la revalorisation de notre statut dans la Fonction publique, comme stipulé par la loi.» En outre, ces étudiants ont évoqué les conditions «catastrophiques» dans lesquelles leurs confrères évoluent à l'échelle nationale. «La constitution de la coordination nationale des étudiants en médecine dentaire nous a permis de prendre conscience des besoins et des souffrances même des autres étudiants comme ceux de Sétif 1. Il est inconcevable d'espérer former de bons médecins sans encadrement ni moyens. A Oran, nous nous estimons chanceux», a souligné Sid Ahmed. Pour sa part, Samir Seddiki a tenu à préciser que les revendications des étudiants à Oran ne concernent en rien la qualité de l'encadrement: «Il a été rapporté que nous avons un problème avec le service de pathologie et chirurgie buccale. Bien au contraire, il s'agit de l'un des services du CHU d'Oran où nous avons la meilleure des formations, qu'il s'agisse de l'encadrement pédagogique ou du rapport avec le personnel administratif. Nous tenons à leur rendre hommage à cette occasion, notamment après avoir réalisé les souffrances de nos confrères dans les autres hôpitaux et universités du pays.» Quant au mouvement de protestation, les représentants des étudiants confirment la prolongation de la grève et comptent se réunir prochainement avec des responsables du ministère de la Santé. Rappelons que la faculté de médecine a été secouée, depuis le début de l'année universitaire, par plusieurs grèves, comme celles des pharmaciens et des enseignants.