Venus de toutes les wilayas de l'Est, les représentants des étudiants de différentes facultés se sont regroupés hier au niveau de l'esplanade de la fac centrale de Constantine pour réclamer haut et fort le droit d'encadrer les manifestations estudiantines et adopter leurs revendications. «Nous avons laissé les étudiants protester seuls mais nous avons constaté que d'autres parties veulent faire de la surenchère et de la récupération», a souligné le représentant de l'Ugel à Constantine, Nabet Abdesselem, avant d'ajouter «s'il y a une partie qui a toujours été proche des étudiants et de leurs doléances c'est bien notre organisation». Cette fois, l'organisation estudiantine s'est bel est bien imposée dans le conflit étudiants-tutelle. Un autre regroupement régional est prévu aujourd'hui à Oran et sera suivi par un dernier demain à la fac centrale d'Alger. Tous les départements de l'université sont paralysés par le mouvement de débrayage surtout lorsque les étudiants du département pharmacie et chirurgie dentaire ont rejoint le mouvement. Ils sont approximativement 1700, encadrés par l'organisation estudiantine de l'Union générale des étudiants libres (Ugel) à observer hier un sit-in dans l'enceinte du département ainsi qu'une marche à l'hôpital. M. Nabet Abdesselem, leur représentant, a déclaré «que les étudiants de ce département ont tenu une assemblée générale samedi dernier et ont décidé de déclencher une grève illimitée qui a débuté dimanche en avançant une plateforme de revendications comportant quatre points. D'une part, ils protestent contre la décision prise par les autorités de tutelle, en l'occurrence le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ainsi que le ministère de la Santé, de changer l'intitulé du diplôme de doctorat qu'ils préparent dont l'appellation a été transformée, à leur grande surprise, en un simple pharmacien. Les grévistes réclament leur reclassement à la catégorie 16 de la grille de la Fonction publique au lieu de la catégorie 13 actuellement en vigueur. De plus, ils demandent une augmentation des postes de résidanat et l'ouverture de nouvelles spécialités dans la biologie et la pharmacie. La dernière revendication porte sur l'amélioration de la qualité de la formation dispensée dans leur filière et lors des stages pratiques effectués dans les hôpitaux. Nous nous sommes adressés à l'administration de notre département ainsi qu'à celle de la faculté de médecine, notre tutelle, mais les responsables nous ont répondu qu'ils n'étaient pas compétents pour répondre à nos revendications car toutes les questions relèvent des deux ministères cités».