L'incidence du nombre de cancers en 2016 dans la wilaya de Jijel a été de 91 pour 100 000 habitants, a révélé le Dr Khelifa Azouza dans son intervention, hier, à l'occasion de la journée d'information organisée par la direction de la santé, de la population et de la réforme hospitalière de la wilaya, à la salle de conférences de la cité administrative, dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le cancer. C'est devant une salle comble que les travaux ont débuté, en présence du wali et du P/Apw, par une intervention de Bilal Daas, chef de service à la Dsprh, qui a rappelé les objectifs de cette journée et donné un aperçu général sur le Plan cancer 2015-2019. Il affirmera à ce propos que des formations sont menées et qu'elles ont déjà inclus 50 médecins dans le domaine de l'oncologie. Le Dr Azouza, en charge du registre des cancers, installé depuis le 1er juillet 2014, a révélé le recensement de 635 nouveaux cas durant l'année 2016, dont 54% concernent les femmes. Le cancer du sein demeure le plus répandu, avec 161 cas en 2016, parmi lesquels on compte 5 hommes. Chez les femmes, ce type de cancer représente 45% de l'ensemble des cancers les concernant, suivi de ceux du colorectal et de l'utérus. Pour les hommes, c'est plutôt celui de la prostate qui vient en tête, bien qu'il ne soit pas le plus mortel. Il est suivi des cancers du poumon, du colorectal, de la vessie et de la peau. Si la commune de Jijel compte le plus grand nombre avec 190 cas, en termes d'incidence, c'est plutôt celle de Chahna qui arrive en tête avec 146/100 000 hab, suivie de Jijel (120/100 000 hab) et de l'Emir Abdelkader (119/100 000 hab). Des chiffres qui dépassent la moyenne nationale, qui est de 114 cas pour 100 000 hab. L'orateur a relevé qu'aucun cas n'a été relevé au niveau de quatre communes (Selma, Erraguen, Ghebala et Kheiri Oued Adjoul). Pour sa part, le Dr Ilhem Sahali, oncologue à l'hôpital de Jijel, est revenue sur le dépistage des cancers, s'étalant sur les conditions préalables et ses inconvénients. Outre le tabac et la génétique, les conseils prodigués invitent à modérer la consommation de viande rouge et de graisses et prône plus d'activité physique. Pour sa part, le Dr Lounis, spécialiste en physiologie clinique, s'est attaqué à l'agent cancérigène qui reste en vente libre : le tabac. Le diagnostic anatomo-pathologique du cancer du côlon a été décortiqué par le Dr Bencharef, spécialiste en la matière, qui a laissé par la suite la place au docteur en oncologie, Bouhali, pour parler de l'actualité thérapeutique de ce même cancer. Enfin, la journée a été clôturée par une communication du Dr Bouab, endocrinologue-diabétologue, qui a donné les informations qu'il faut savoir sur le cancer de la thyroïde, dont 18 cas ont été relevés en 2016 par le registre des cancers de wilaya.