Droit dans ses bottes, François Fillon a tenté, lundi dernier, de désamorcer la crise provoquée par le Pénélopegate. Dans une conférence de presse très attendue, le candidat de droite et du centre à l'élection présidentielle a exclu toute idée de se retirer de la course, comme le lui ont recommandé certains élus. «Il n'y a pas de plan B comme Bérézina, a-t-il déclaré. Je suis élu par plus de quatre millions d'électeurs et j'irai jusqu'au bout.» L'ancien Premier ministre qui a chuté dans les sondages a tenté d'apporter un peu de lumière concernant les accusations de travail fictif accordé à sa femme Pénélope et à ses deux enfants. «Mon épouse a travaillé comme mon assistante parlementaire pendant 15 ans. Elle touchait 3677 euros net par mois. Je comprends que faire travailler les membres de sa famille puisse choquer aujourd'hui, mais c'est une pratique ancienne. Je mesure à présent la défiance des Français vis-à-vis de cette pratique et je m'engage à y mettre fin et à réformer le statut d'assistant parlementaire si je suis élu président de la République.» M. Fillon accuse le «tribunal médiatique» François Fillon a accusé l'Elysée et le Parti socialiste d'être derrière cette cabale, mais s'est dit résolument debout pour continuer le combat au nom des Français. A ces derniers, il a présenté ses «profondes excuses», ajoutant qu'il «comprenait leurs réactions». Dans la soirée de lundi également, il a publié sur internet tous ses avoirs financiers et son patrimoine immobilier dans un souci de transparence, appelant les autres candidats à faire de même. Accablé par la multiplication des affaires, M. Fillon fait tout pour revenir dans la campagne électorale. Considérant que le scandale est derrière lui, alors que la justice n'a pas dit son dernier mot, le candidat de la droite est reparti hier en campagne. A Troyes et à Poitiers dans le centre de la France. Ce retour se veut une ultime tentative de réoccuper l'espace politique, alors que tous les sondages publiés depuis l'éclatement du Pénélopegate le classent en troisième position derrière Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Pas de réponse sur le fond de l'affaire Les cartes sont désormais rebattues à moins qu'une décision de justice défavorable à François Fillon ne vienne assombrir à nouveau son horizon politique. Le candidat à la présidentielle a toujours dit que s'il était mis en examen, il renoncerait à se présenter. Pourtant, loin d'apporter des réponses sur le fond de l'affaire des emplois supposés fictifs accordés à son épouse et à ses deux enfants, M. Fillon a joué avec les mots et critiqué la procédure judiciaire et les médias, responsables à ses yeux de ses déconvenues. D'ailleurs, tous les sondages effectués après la conférence de presse montraient que la majorité des Français (entre 60 et 70% des interrogés) se disaient pas convaincus par les explications apportées par M. Fillon. Peut-on alors dire que sa candidature a désormais du plomb dans l'aile ? Il faut attendre les jours à venir pour voir comment la situation va évoluer, si les Français lui ont pardonné vraiment et si la justice conclut à un non-lieu. En attendant, François Fillon fait en sorte que le scandale soit derrière lui et que le temps est désormais venu pour s'adresser directement aux Français, leur parler de leurs problèmes et des solutions qu'il propose pour une vie meilleure.