- Samedi : Après les sorties de Soufiane Djilali de Jil jadid contre le MSP de Abderrezak Makri, Ali Benflis tente de limiter les dégâts. A ses yeux, il faut maintenir l'unité de l'opposition. «Le parti ne doit pas permettre que la divergence des positions autour des législatives — rendez-vous qui n'a aucun sens ni signification — porte atteinte à l'inviolabilité et à la crédibilité du grand projet, celui de la transition démocratique autour duquel s'est agrégée l'opposition», lit-on dans le communiqué de son parti Talaie El Houriyat, qui a décidé de boycotter les élections, contrairement à un autre poids lourd de la coalition de l'opposition, le MSP. Pour le parti de l'ancien chef de gouvernement, il faut «sauvegarder l'unité de l'opposition nationale, qui représente un atout précieux pour la cause de la démocratie dans notre pays et de la modernisation du système politique national, en tant que seule issue à l'impasse politique actuelle». L'appel sera-t-il entendu ? - Dimanche : Comment régler le casse-tête des télés privées, du temps de parole et des impératifs d'équité entre partis ? Difficile, surtout quand les réseaux sociaux aussi vont peser lourd sur les messages médiatiques des politiques. Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a déclaré à Béjaïa que les cinq chaînes privées émettant de l'étranger mais ayant une accréditation pouvaient couvrir librement les meetings, mais n'auront pas le droit de transmettre les spots des partis. Dans le volet réglementaire, «les modalités du retrait du formulaire de déclaration de candidature des listes de candidats à l'élection des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont été définies par un décret exécutif publié dans le dernier Journal officiel», rapporte l'APS. - Lundi : Les messages de Abdelwahab Derbal, respectable commis de l'Etat et ancien dissident de Djaballah, détonnent. Lors d'une conférence au Conseil de la nation, il insiste sur le rôle des «intellectuels dans la réforme et la construction de l'opinion publique» ! Avis aux amateurs. Il a également prévenu, évoquant l'utilisation des moyens de l'Etat par des candidats, que «la candidature d'un responsable ne le place pas au-dessus de la loi (…). L'interdiction s'applique à tout un chacun, responsable ou non responsable». L'opinion jugera sur le terrain. De son côté, Hocine Maazouz, secrétaire général du ministère de l'Intérieur, «insiste» sur la nécessité de faire usage des nouvelles technologies dans toutes les opérations de préparation des prochaines élections législatives, notamment pour ce qui est de l'actualisation des listes électorales. On ne demande qu'à le croire. - Mardi : «La wilaya de Tamanrasset refuse de remettre les formulaires pour la collecte des signatures pour les candidatures aux élections législatives du 4 mai. Les responsables de cette structure arguent qu'ils n'ont pas encore reçu les documents du ministère de l'Intérieur.» Mohcine Belabbas, président du RCD, ne cache pas sa colère. Réfutant les arguments de l'administration, il enchaîne : «Ceux qui connaissent les distances qui séparent les communes du Sud algérien peuvent imaginer l'impact de ce blocage sur l'opération de collecte des signatures.» M. Derbal n'a pas encore réagit aux dernières nouvelles. Sinon, on découvre que Djamel Ould Abbès a beaucoup d'humour : «La philosophie du président de la République et président du FLN, Abdelaziz Bouteflika, vise au renforcement de la continuité des générations, en remettant le flambeau à des jeunes gens chevronnés, compétents et des plus loyaux.» - Mercredi : «Derbal cherche à justifier son incapacité à assurer la transparence de la prochaine élection… Attendre la convocation du corps électoral pour déclarer l'impossibilité d'assainir le fichier électoral est une honte pour l'instance qu'il préside. Pour moins que ça, dans les pays qui se respectent on démissionne», s'insurge dans les colonnes d'El Watan, Athman Mazouz, responsable de la communication au RCD. De son côté, le chargé de communication du FFS, Hassen Ferli, est catégorique : «C'est un premier aveu que l'élection ne sera ni libre ni transparente, et qu'elle ne se déroulera pas dans des conditions normales et démocratiques.» Ambiance ! - Jeudi : Alors que le député «spécifique», Tahar Missoum, revient sur son refus de se représenter pour un deuxième mandat, un autre tonitruant personnage de la planète politique algérienne, Rachid Nekkaz, dénonce le refus du consulat algérien de Paris et le ministère de l'Intérieur de lui octroyer un formulaire de candidature. Nekkaz menace les autorités : s'il n'obtient pas le fameux formulaire avant les délais de dépôt (le 4 mars prochain), il attaquera en justice les pouvoirs publics. Tremblez ! Sinon, ne vous inquiétez point : Lakhdar Amara, directeur des affaires juridiques et des libertés publiques au ministère de l'Intérieur justifie la règle des 4% sur la Chaîne 3 ainsi : «Face aux 71 formations politiques à avoir été agréés, il fallait avoir une meilleure visibilité du paysage politique et amener, ainsi, tout parti aspirant au pouvoir à être présent dans toutes les circonscriptions du pays.» On peut aspirer au pouvoir alors ? La bonne nouvelle de la semaine.