Le motif des «problèmes internes» invoqué, à chaque reprise, par les pouvoirs publics «afin d'empêcher la progression du Mouvement démocratique et social (MDS) est arbitraire», a indiqué Hamid Ferhi, coordinateur national du MDS, en marge de la conférence de presse animée hier à son siège national à Télemly. Alors qu'il avait annoncé sa participation aux prochaines échéances électorales, dont les législatives qu'il prépare depuis quelques semaines, «le MDS s'est vu interdire, encore une fois et pour les mêmes motifs, l'acquisition des fiches de parrainage, et ce, dans plusieurs wilayas du pays». Cette décision intervient alors que la justice a déjà tranché la question. L'avocat du parti, Salah Dabouz, présent lors de la conférence de presse, a rappelé que le «MDS a gagné son procès contre le ministère de l'Intérieur» qui est derrière la mesure. Ce dernier, représenté par la wilaya d'Alger, a refusé, pour les mêmes motifs, l'attribution de l'autorisation de la tenue de son congrès en mars dernier. Ce n'est pas tout, car le parti ne cesse d'essuyer des refus d'autorisation de ses réunions et de ses rencontres locales et régionales avec ses militants. Dès lors, le MDS a déposé une plainte contre la wilaya auprès du tribunal de Bir Mourad Raïs, qui a fini par lui donner gain de cause. La wilaya a fait appel au Conseil d'Etat, en vain ; car ce dernier a confirmé la décision du tribunal. «Sous le motif de l'existence de problèmes internes au sein du parti, le dossier de candidature du MDS aux prochaines législatives n'a été accepté que dans deux wilayas : Alger et Djelfa. Le ministère de l'Intérieur affiche un mépris total des lois et des décisions de la justice algérienne», dénonce Hamid Ferhi. Le MDS est interdit, désormais, dans plus d'une quinzaine de wilayas. Si l'Etat campe sur ses positions d'interdire le parti de gauche, le MDS se demande pourquoi il l'a consulté pour la désignation de Abdelwahab Derbal comme président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE). Hamid Ferhi pense que le discours du MDS et sa manière de concevoir la politique «dérangent le pouvoir en place». Pour lui, il n'y a pas de doute, «cette mesure est une ingérence du pouvoir dans ses affaires internes». «Nous avons décidé de participer aux prochaines échéances afin d'organiser la société autour des idéaux qui nous rassemblent. Nous sommes pour un Etat de droit et des libertés, pour une économie productive et une répartition équitable des richesses, mais le pouvoir continue à nous priver du droit d'aller vers la société. Il a peur des forces qui sont près des luttes et des gens qui se battent au quotidien», se défend Hamid Ferhi. La direction du MDS appelle les autorités à formuler le refus en question sous forme de correspondance, car le parti compte saisir à nouveau la justice.