Selon le coordonnateur MDS, Hamid Farhi, le parti a saisi le ministère par courrier, mais à ce jour, "aucune réponse écrite". Les élections législatives ne s'annoncent visiblement pas sous de bons auspices pour l'opposition : alors que le RCD et le PT soupçonnent des velléités de fraude de la part de l'administration, le MDS fait part, lui, d'"entraves" pour le retrait du dossier relatif aux élections dans une quinzaine de wilayas du pays. Fait cocasse : à Alger et à Djelfa, le parti a pu récupérer facilement le dossier alors qu'à Constantine, à Annaba, à Tiaret et à Oum El-Bouaghi, il a essuyé un refus sous prétexte que le "MDS a des problèmes internes". "Le 8 février, à Djelfa, notre représentant a pu retirer le dossier au niveau de la wilaya. Le préposé aux élections présente la black-list sur laquelle le MDS ne figure pas. Le même jour, on reçoit un appel de la wilaya d'Alger pour retirer le CD qui allait avec le dossier", a indiqué, hier, lors d'une conférence de presse, le coordonnateur du parti, Hamid Farhi. Le refus a été également opposé aux représentants du parti à Bouira, à Médéa, à Skikda, à Tizi Ouzou, à Tipasa, à Tlemcen, à Souk-Ahras et à Batna. Pourtant, comme le rappelle Hamid Farhi, le parti satisfait à toutes les conditions et exigences légales. En effet, un congrès du MDS s'est tenu le 30 avril et le 1er mai 2016 suite à une décision du tribunal administratif et du Conseil d'Etat reconnaissant le congrès du 24 mai 2013 mettant ainsi fin, administrativement, à la crise qui a suivi la disparition du défunt Hachemi Cherif. Mais, mieux encore, après le dépôt du dossier du congrès de 2016, le ministère de l'Intérieur (courrier du 19 juin 2016) avait demandé un complément d'informations, ce qui a été fait le 30 août 2016 et le parti a été même destinataire d'un courrier de la Présidence, dans le cadre de la consultation autour de la désignation d'Abdelwahab Derbal, comme président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (Hiise) et avait même reçu l'invitation pour sa première réunion. "Y a-t-il deux administrations. Que cherche le ministre de l'Intérieur ?", s'interroge Hamid Farhi qui dénonce le fait que le parti ne jouit pas du même traitement dans toutes les wilayas où il entend se présenter. "C'est comme si les autorités, le pouvoir, veulent choisir les wilayas où le MDS doit se présenter. Ils veulent choisir à notre place !", peste Hamid Farhi. Selon lui, le parti a saisi le ministère par courrier, mais à ce jour "aucune réponse écrite". L'instance de Derbal qui ne dispose pas, pour l'heure, "d'adresse officielle", a été également saisie de "façon indirecte". "Sa réponse a été : ‘Nous n'intervenons qu'au lancement de la campagne électorale'", dit Farhi. Mais malgré ces entraves, le MDS n'entend pas abdiquer pour autant. "Ce matin (hier, ndlr) nous avons introduit une demande d'audience au ministère de l'Intérieur. Et nous sommes décidés à aller vers la société, à rencontrer les citoyens pour reconstruire l'organisation et à aller aux élections locales", soutient-il. Des tracts d'explication ont été ainsi distribués à Hamamet et le procédé sera reproduit dans d'autres wilayas, promet Farhi. Karim Kebir