Le président du Conseil national de l'ordre des médecins, le docteur Mohamed Bekkat Berkani, s'est félicité de la fermeture définitive de toutes les herboristeries qui durant des années se sont multipliées et se sont ouvertes au vu et au su de tout le monde de la médecine moderne lors de l'installation, jeudi dernier, du nouveau Conseil national de l'ordre des médecins en présence de cadres du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et du ministère du Travail, de l'Emploi et de la sécurité sociale. «Nous combattrons toute activité illégale de la médecine, à commencer par nos confrères qui pratiquent des gestes et s'insèrent dans le charlatanisme, car il s'agit d'une atteinte à l'ordre public», a déclaré le Dr Bekkat qui vient d'être réélu à la tête de cette institution. Abondant dans le même sens, le Dr Acheuk Chawki, directeur général de la Casnos, se dit scandalisé par le matraquage médiatique assuré par des chaînes de télévision pour la promotion de pseudo médicaments. «Ce qui a un effet négatif sur les patients atteints de pathologies chroniques qui finissent par abandonner leurs traitements et se rabattre sur les potions miracles proposées par des charlatans. Ces malades reviennent avec des complications et une charge financière plus importante qui coûtent excessivement cher aux caisses de la sécurité sociale. Il faut que cela cesse», a-t-il indiqué avant d'appeler les médecins libéraux à réajuster leurs déclarations de revenus. Le Conseil de l'ordre des médecins entend renforcer ses rangs afin de s'imposer tel une force de proposition et participer au développement et l'amélioration du système de santé. Le plan d'action du conseil de l'ordre s'appuie justement sur cette collaboration étroite avec toutes les institutions. «Notre première préoccupation est le projet de loi sur la santé qui est actuellement à l'APN en attente d'être discuté et adopté. Il semblerait qu'il y ait quelque chose de non conforme dans ce texte. A notre avis, la prévention, le socle dans la réussite dans un système de santé, n'a pas toute sa place dans ce projet. Il est urgent de mettre en place un organe de veille sanitaire», a-t-il recommandé. Le Dr Bekkat a réitéré son indignation vis-à-vis des articles répressifs concernant l'exercice de la médecine. «C'est un code pénal bis qui n'a pas sa place dans ce projet de loi. Nous demandons une relecture de cet texte pour apporter les correctifs», a-t-il encore souligné. Le Dr Bekkat se félicite, par ailleurs, de la mise en service de l'agence nationale des produits pharmaceutiques. «Elle sera le seul interlocuteur en matière de fabrication, de contrôle de la qualité et de commercialisation des médicaments», a-t-il signalé tout en manifestant la volonté du conseil de l'ordre des médecins à collaborer avec toutes les institutions nationales tout en accueillant avec satisfaction le soutien du directeur général de la CNAS. «La relation entre la CNAS et les médecins est très importante à différents niveaux. Elle est basée notamment sur les efforts de part et d'autre pour assurer une meilleure prise en charge médicale des citoyens tout en préservant les équilibres des caisses de sécurité sociale», a-t-il dit. L'arrivée des médicaments de la biotechnologie et les soins de pointe dans un contexte économique fragilisé impose des consensus thérapeutiques, a-t-il relevé, pour justement aller vers une prise en charge d'un nombre important de citoyens au moindre coût.