Le président Bouteflika a démenti, hier, les informations ayant évoqué dernièrement une dégradation de son état de santé. Le chef de l'Etat a assuré, en effet, à l'issue de l'audience accordée au ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, qu'il s'en était sorti « de manière absolument fabuleuse » de l'épreuve de santé (son hospitalisation à l'hôpital militaire français du Val-de-Grâce, ndlr) qu'il avait passée. Le président de la République, qui répondait à une question d'un journaliste français, a insisté sur l'idée que son état de santé ne fait actuellement l'objet d'aucune préoccupation. Abdelaziz Bouteflika a reconnu néanmoins qu'il était « très malade », contrairement aux informations répercutées, au moment de son hospitalisation à Paris, par les nombreux canaux autorisés à communiquer sur cette question. Vous faites toute une tartine de ce qui n'existe pas. J'étais malade, très malade. Je m'en suis sorti, je m'en suis sorti de manière absolument fabuleuse. Il faut cesser de parler de ma santé, je suis un homme absolument comme tous les autres. Il est tout à fait clair que lorsque j'aurai des problèmes de santé, il faudra que je rentre chez moi définitivement », a affirmé le président Bouteflika, repris par l'agence officielle APS. C'est, pour ainsi dire, la première fois depuis sa sortie d'hôpital que le chef de l'Etat intervient personnellement pour contredire des rumeurs se rapportant à son état de santé. La seule fois où Bouteflika a explicitement évoqué le sujet remonte au 17 décembre 2005, soit au lendemain de sa première hospitalisation en France. Il était intervenu à la télévision nationale, à partir d'un hôtel parisien, pour rassurer les Algériens. Le président de la République n'est plus revenu depuis sur son état de santé, y compris au moment de son second séjour en avril dernier à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce. Un séjour qui a accentué la polémique entre Alger et Paris sur le passé colonial de la France et ravivé les doutes concernant sa santé. La visite médicale effectuée par Abdelaziz Bouteflika est intervenue, rappelle-t-on, quelques jours seulement après qu'il eut dénoncé le « génocide de l'identité » algérienne perpétré par la France durant la colonisation. Cette nouvelle hospitalisation avait été dénoncée par plusieurs députés de droite et par l'extrême droite française. A défaut d'une communication officielle, des milieux médiatiques se sont ainsi investis de la tâche de combler ce vide et de répondre à chaque fois que des interrogations ou des doutes s'expriment sur la santé du premier magistrat du pays. Ces mêmes milieux se sont ainsi attelés, dans le courant de la semaine, à répliquer, au pas de charge, à des articles de presse reprenant des écrits de journaux, souvent présentés comme proches de la présidence de la République, des sources évoquant un différend au sommet autour du projet de la nouvelle Constitution.