«Il faut cesser de parler de ma santé. Je suis un homme absolument comme les autres». En prononçant cette phrase, M. Abdelaziz Bouteflika, président de la République a souhaité, mardi, que sa santé ne soit plus évoquée. Il a, de ce fait, affirmé qu'au stade où il est arrivé, il estime en être “sorti”. Il a, également, ajouté : “J'étais malade, très malade. Je m'en suis sorti et je m'en suis sorti de manière absolument fabuleuse”. Ces déclarations ont été prononcées par le Président lors d'une conférence de presse à l'issue de l'audience qu'il a accordée au ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire français, M. Nicolas Sarkozy, en visite de travail de deux jours en Algérie. Par ailleurs, à propos des relations algéro-françaises, le Président a déclaré que l'Algérie et la France sont “condamnées à un avenir commun”. Avec cette expression, le chef de l'Etat a évoqué les liens géographiques qui lient les deux pays. Il a, de ce fait, affirmé : “Je crois que nous ne pouvons rien contre les lois de la géographie, je me suis laissé dire dernièrement que l'Algérie et la France n'avaient pas l'intention de déménager”. Dans ce contexte, le président de la République a ajouté : “Je sais, de certitude, que l'Algérie ne peut pas déménager et, par voie de conséquence, il y a quelque part une condamnation, une fatalité qu'il faut assumer positivement”. En évoquant la polémique sur la signature d'un traité d'amitié, M. Bouteflika a indiqué que “rien n'est impossible dans la vie”. En outre, concernant le programme de la visite du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire français, M. Nicolas Sarkozy, ce dernier s'est recueilli, mardi au monastère de Notre-Dame de l'Atlas à Tibhirine (wilaya de Médéa), à la mémoire des sept moines trappistes. Ont assisté à la cérémonie de recueillement, M. Dahou Ould Kablia, ministre délégué chargé des Collectivités locales, ainsi que l'archevêque d'Alger, Mgr Henri Teissier. En marge de cette cérémonie, M Sarkozy a indiqué que “les sept moines trappistes n'étaient que des hommes de paix qui ne demandaient que de respecter leurs frères, musulmans, et vivre en paix”. Rappelons que les sept moines avaient été enlevés le 27 mars 1996 par des terroristes et exécutés le 21 mai de la même année. L'Algérie, de son côté, avait condamné le lâche assassinat des moines trappistes. En effet, cet acte a été jugé comme étant “un acte odieux” en contradiction totale avec les nobles valeurs de tolérance, de concorde et d'humanisme, par lesquelles se distingue l'islam, religion du peuple algérien. Concernant les autres rencontres du ministres français, rappelons que ce dernier a été reçu lundi par le chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem. L'audience s'est déroulée en présence de M. Noureddine Yazid Zerhouni, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, et M. Daho Ould Kablia, ministre délégué chargé des Collectivités locales. Une autre rencontre a réuni M. Zerhouni avec M. Sarkozy, en début d'après-midi de la même journée, dans des entretiens en tête-à-tête, qui ont été ensuite élargis aux membres des deux délégations. Auparavant, le ministre français s'était rendu au cimetière chrétien de Saint Eugène à Alger où il a évoqué, dans une déclaration à la presse, le passé colonial de la France en Algérie, estimant qu'il y a eu “un système colonial injuste qui a causé beaucoup de souffrances”. A cet effet, M. Sarkozy a souligné que les deux pays sont liés par des relations “historiques” et “se doivent d'aller de l'avant”, recommandant qu'”il faut cesser les humiliations et les paroles qui blessent de part et d'autre”, car, a-t-il dit, “il y a eu beaucoup de souffrances des deux côtés”.