Les prix à la consommation ont marqué un bond de 8,1% en janvier dernier, comparativement au même mois de 2016, a indiqué hier l'Office national des statistiques (ONS), cité par l'APS. Cette nouvelle photographie des poussées inflationnistes confirme ainsi la tendance généralisée au renchérissement des différents biens de consommation depuis l'installation de la crise financière, l'indice brut des prix ayant encore évolué de 1,8% rien qu'entre janvier et décembre derniers. Rapporté à la période allant de février 2015 à janvier 2016, le rythme de l'inflation caracole désormais à 6,7%, en glissement annuel, soit sur une période de douze mois, allant de février 2016 à janvier écoulé. Par catégorie de produits, les prix alimentaires, souligne l'ONS, ont augmenté de 6,9% en janvier 2017 comparativement au même mois de l'année dernière, tirés vers le haut par la croissance des prix des produits agricoles frais qui ont marqué une hausse de 8,53%, tandis que ceux des produits agroalimentaires ont flambé de 5,3%. La tomate, la pomme de terre et les œufs, fait ressortir l'office des statistiques, ont été particulièrement touchés par cette tendance au renchérissement des prix. Une tendance quasi-généralisée qui concerne également les produits manufacturés non alimentaires, dont les prix ont grimpé de 10,22% en janvier dernier par rapport au même mois de 2016, au même titre que ceux des services qui ont enregistré une augmentation de 7,02% sur la période considérée. Dans le détail, le même bulletin statistique fait apparaître qu'en rythme annuel, les prix de l'habillement et chaussures ont augmenté de 13,06%, le logement et charges de 2,8%, les meubles et articles d'ameublement de 5,2%, les produits de santé et d'hygiène corporelle de 5,7%, les transports et communication de près de 12%, et enfin les loisirs, culture et éducation de 1,5%. S'agissant des tendances observées sur le seul mois de janvier, comparativement à décembre, l'ONS fait état notamment d'un renchérissement de 2,5% des produits alimentaires, avec des hausses respectives de 3,1% et de près de 2% pour les prix des produits agricoles frais et ceux des produits agroalimentaires. Des hausses enregistrées dans le sillage de l'augmentation des prix des céréales, des dérivés laitiers et des huiles, précise l'ONS. Quoi qu'il en soit, à mesure que perdure la crise financière qui secoue le pays depuis déjà plus de deux ans, les tendances inflationnistes commencent à s'installer durablement, les prix des différents biens et services étant désormais ancrés sur une courbe haussière, sous l'effet de plusieurs indicateurs négatifs. Ainsi, même si la Banque d'Algérie à qui échoit la gestion de la politique monétaire continue à nier tout excès d'inflation qui viendrait de la création monétaire ou d'un quelconque recours à la planche à billets, il n'en demeure pas moins que la convergence de plusieurs facteurs contribue actuellement à alimenter un rythme inflationniste pour le moins inquiétant. L'érosion de la valeur du dinar, les pratiques spéculatives, l'augmentation de la TVA, la dérégulation générale des marchés et le recours accru au cash constituent ainsi autant d'éléments qui continuent à favoriser une aggravation certaine du rythme de l'inflation.