Ce qui attire l'attention du quidam est cet ex-centre de formation aux petits métiers, près du stade Omar Hamadi, qui a baissé rideau depuis plusieurs années. Un grand vide remplit les lieux. «Nous ignorons le sort de cette structure et il appartient à la wilaya d'en décider», dira un des élus, Noureddine Ouznadji. Une manière de signifier que le conseil municipal ne dispose pas d'une compétence générale sur sa commune. A un lancer de pierre, sur l'avenue Abdelkader Ziar (ex-Maréchal Foch), l'ex-conservatoire de musique, qui élisait, après l'indépendance, ses quartiers dans l'ex-église ou chapelle, se trouve dans un piteux état. L'espace devant être transformé en médiathèque est, depuis, livré à lui-même, après avoir englouti une enveloppe de 6 millions de dinars pour sa réhabilitation. «Un chantier a été lancé par un entrepreneur, qui avait entamé en 2005 des travaux de revêtement de sol, de réfection de tuiles, boiserie, réseau électrique, etc., mais une fois l'opération du premier module achevée, tout a été arraché par des prédateurs et l'endroit fut abandonné pour servir de lieu de beuverie et de débauche», explique l'élu. L'ex-chapelle livre présentement un décor de désolation, en dépit des griefs des administrés, qui ont alerté moult fois les autorités communales. «Des jeunes accèdent à cet édifice pour se shooter», renchérit un habitant. Le projet de médiathèque n'a, finalement, pas abouti, et les élus n'arrivent pas à fédérer leurs voix lors des plénières pour relancer une autre étude et sauver cette structure des griffures du temps, apprend-on. Là aussi, les élus semblent ne pas avoir les coudées franches pour capitaliser ce lieu. En arrière-plan de cet ancien lieu de culte catholique, plus précisément à la rue Abderrazak Hamla (ex-Salvandy), une synagogue a été décadenassée pour servir de lieu de transit à des familles. Faute d'autorité consistoriale que conjugue l'incurie de l'administration communale, le lieu fait l'objet de squat, dans une partie du préau qu'occupait, auparavant, le Croissant-Rouge algérien. D'autres bâtiments demeurent également inexploités dans ce territoire communal de 3,2 km2, géré actuellement par le P/Apc qui avait pris les rênes, en décembre 2014, suite aux affaires scandaleuses qui avaient éclaboussé son prédécesseur. «La municipalité fait montre d'apathie en matière de projets dans des locaux vides pouvant servir les besoins de la communauté de ce bourg littoral», dira sur un ton mordant, un ancien habitant, aigri, du reste par la gestion atonique des élus. Ce dernier nous renseigne sur la vacance d'un bien immeuble de l'ex-DNC, sis à la rue Toufik Benkritaoui (ex-Neuve). «Ce lieu est désaffecté, alors que l'Apc ne fait rien pour réaliser un projet d'utilité publique», tonne-t-il. S'il est vrai que l'assiette foncière fait défaut, beaucoup de citoyens s'interrogent, cependant, sur l'inertie de l'assemblée élue et son manque d'initiative patent à faire inscrire dans le programme de développement communal des projets, a fortiori lorsqu'elle dispose de locaux ou de biens immeubles vides. Pourtant, nombre d'associations n'ont pas de siège, à l'image de l'association écologique Emeraude, qui n'a eu de cesse de solliciter les élus pour lui attribuer un local lui permettant d'activer dans de bonnes conditions et contribuer à la protection et la promotion de l'environnement. Peine perdue, car «à chaque fois, notre demande d'attribution d'un local bute contre une fin de non-recevoir», tient à souligner le président de l'association, Omar Touabti, qui interpelle, une nouvelle fois, les élus pour servir la collectivité, notamment le mouvement associatif. Par ailleurs, la population de cette côte turquoise souhaite, dans le cadre de l'intérêt général, que les autorités locales envisagent la création d'un cimetière dans l'étendue du territoire de la commune, dont des surfaces ‘‘bidonvillisées'' ont laissé place récemment à un assiette foncière libre pouvant être aménagée en lieu d'inhumation. A relever enfin que le terrain qui abritait l'ancienne usine de bâches d'Enaditex (ex-Vidal Maniga) de Bologhine, fait l'objet, actuellement, de terrassement. Cette aire, qui s'étend sur plus de 2000 m2, sera affectée, selon un élu communal, à la réalisation d'une aire de jeu pour enfants et un parking.