La liste des signataires de la pétition, exhortant le militant des droits de l'homme et leader pour l'autonomie du M'zab, Kamel Eddine Fekhar, à mettre un terme à sa grève de la faim, ne cesse de s'allonger. De nombreux intellectuels, avocats, enseignants universitaires, historiens, syndicalistes, journalistes,… ont signé la pétition lancée, il y a quelques jours sur internet. Parmi les signataires, il y a d'éminentes personnalités, à l'image de l'historien Mohamed Harbi, de l'universitaire Khaoula Taleb Ibrahimi, du sociologue Nacer Djabi et des militants des droits de l'homme, dont Mustapha Bouchachi, Noreddine Benissad et Boudjemaâ Ghechir. D'actuel et d'anciens députés, tels qu'Ali Brahimi et Ahmed Betatache, se sont également joints à cette initiative pour tenter d'éviter un drame dans nos prisons, après la mort du blogueur et journaliste, Mohammed Tamalt. Cette pétition, initiée par Brahim Tazaghart (écrivain et militants politique) et Abdelouahab Fersaoui (président du RAJ), a recueilli, jusqu'à hier, 235 signatures. Dans leur texte, les initiateurs de cette action précisent qu'en invitant le Dr Kamel Eddine Fekhar à cesser sa grève «ne signifie pas un renoncement». «Nous, signataires de cet appel, demandons d'une manière fraternelle à notre compatriote Kamel Eddine Fekhar de cesser immédiatement sa grève de la faim. Cette cessation de la grève de la faim n'est nullement un renoncement ou une résignation face à son injuste incarcération et à celle de ses camarades, qui durent depuis plus de 18 mois, sans jugement. Bien au contraire, elle participe du souci de la continuité du combat pour la dignité, sachant qu'il y a d'autres formes de lutte qui ne mettent pas en péril sa vie et celles de ses camarades», expliquent-ils. Tout en invitant le prisonnier politique à mettre un terme à sa grève, les signataires interpellent le pouvoir. «Nous interpellons le pouvoir en place afin de mettre un terme à son incarcération arbitraire ainsi qu'à celle de ses camarades, en leur assurant, dans les meilleurs délais, un procès juste et équitable», lit-on dans le même texte. Et d'ajouter : «Militantes et militants des droits humains et de la liberté, nous refusons d'accepter dans l'Algérie d'aujourd'hui, qu'il y ait des hommes et des femmes qui soient obligés de renoncer à leur vie pour défendre leur idéal. C'est tout simplement inadmissible !» Dans la foulée, les signataires réitèrent leur position concernant l'arrêt de toutes les atteintes aux droits humains, aux libertés individuelles et collectives, ainsi que l'instrumentalisation de la justice pour réprimer et faire taire toutes les voix discordantes.