Ils interpellent "le pouvoir en place afin de mettre un terme à son incarcération arbitraire ainsi qu'à celle de ses camarades, en leur assurant, dans les meilleurs délais, un procès juste et équitable". Des militants politiques et associatifs, des défenseurs des droits de l'homme, des syndicalistes, des journalistes et des citoyens anonymes se sentent interpellés par le combat et surtout la situation de Kameleddine Fekhar et ses codétenus. Affaibli par une grève de la faim entamée depuis le 3 janvier écoulé, le Dr Fekhar risque d'y laisser sa vie sans pouvoir quitter le pavillon carcéral de l'hôpital de Laghouat où il est hospitalisé depuis plusieurs semaines, craignent les signataires d'une pétition lui demandant de mettre un terme à cette grève de la faim. Les rédacteurs de ce texte signé par plusieurs citoyens estiment que "la mort tragique de Mohammed Tamalt en prison, à la suite d'une grève de la faim qui a causé une dégradation fatale de son état de santé, a démontré à quel point le pouvoir, autoritaire et répressif, méprise la vie humaine". Ils ajoutent que pour que ce genre de drame ne se reproduise plus, "nous, signataires de cet appel, demandons d'une manière fraternelle à notre compatriote Kameleddine Fekhar de cesser immédiatement sa grève de la faim". Si ces militants demandent à Fekhar de cesser son action qu'il conçoit, pour sa part, comme l'ultime recours pour faire valoir ses droits, notamment un procès équitable, ils considèrent que leur appel n'est point une manière de lui demander de baisser les bras. Ils expliquent, donc, que "cette cessation de la grève de la faim n'est nullement un renoncement ou une résignation face à son injuste incarcération et à celle de ses camarades, qui durent depuis plus de 18 mois, sans jugement". "Bien au contraire, précisent-ils, elle participe du souci de la continuité du combat pour la dignité, sachant qu'il y a d'autres formes de lutte qui ne mettent pas en péril sa vie et celles de ses camarades." Le texte signé, entre autres, par Abdellatif Bounab, Abdelouhab Fersaoui, Achour Idir, Ali Brahimi, Ali Ihaddadène, Amine Sidhoum, Brahim Tazaghart, Noureddine Benissad, Djaffar Benmesbah, Mustapha Bouchachi, Nacer Djabi..., ajoute, par ailleurs, qu'ils interpellent "le pouvoir en place afin de mettre un terme à son incarcération arbitraire ainsi qu'à celle de ses camarades, en leur assurant, dans les meilleurs délais, un procès juste et équitable". "Militantes et militants des droits humains et de la liberté, nous refusons d'accepter que, dans l'Algérie d'aujourd'hui, il y ait des hommes et des femmes qui soient obligés de renoncer à leur vie pour défendre leur idéal", indique le texte, ajoutant que "c'est tout simplement inadmissible !". Ils exigent, en outre, "l'arrêt de toutes les atteintes aux droits humains, aux libertés individuelles et collectives, ainsi que l'instrumentalisation de la justice pour réprimer et faire taire toutes les voix discordantes". Pour rendre cette exigence possible, ils lancent un appel aux militantes et aux militants des droits humains, les acteurs associatifs et politiques "à se mobiliser pour mettre fin aux harcèlements et intimidations judiciaires à l'encontre des militants et des citoyens et pour bâtir un Etat de droit et de justice sociale, qui garantira les libertés et le respect des droits humains". Mohamed Mouloudj