Soucieux de leur santé et de la protection de leur environnement immédiat, les citoyens se révoltent ces derniers temps contre l'implantation de décharges non contrôlées qu'ils accusent de plusieurs maux. Même les dépotoirs les plus anciens sont remis en cause. C'est dans ce sens que les habitants du village Aït Hichem, dans la commune d'Aït Yahia, à cinquante kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, ont procédé à la fermeture de la décharge communale située au lieu-dit Boushel, que longe le chemin de wilaya 150, menant vers Mekla. Plusieurs dizaines de villageois se sont regroupés sur les lieux samedi dernier, pour mettre à exécution leur menace consignée dans la liste des revendications qu'ils avaient formulées, la semaine dernière, dans un document expliquant les raisons qui les ont poussés à fermer l'administration de leur APC. Comme pour signifier que «l'arrêt de la décharge est irréversible», comme ils le précisent, ils ont pris soin d'en interdire les accès par la construction d'un mur en parpaing de sur plus de cinquante mètres. Plusieurs maçons étaient à l'œuvre au milieu de l'après-midi lorsque nous avons rencontré les habitants. Ces derniers soulignent que «le site, don d'un villageois pour Aït Hichem seulement, est par la suite devenu une décharge communale à la faveur du découpage administratif de 1985. Ces dernières années, ce sont quatre communes qui viennent y déverser leurs ordures dont les conséquences néfastes arrivent jusque dans nos maisons.» Les fumées et les odeurs nauséabondes qui inondent la région deviennent presque quotidiennes. «Les élèves du lycée et les locataires de la cité situés en amont sont condamnés à vivre les fenêtres closes pour éviter d'être incommodés par ces odeurs», diront les villageois. Il faut noter qu'avec la fermeture de cette décharge et celle de la commune de Aïn El Hammam, il y a quelques mois, les autorités locales se trouvent devant un problème qui appelle une solution d'urgence pour éviter de voir les citoyens revenir aux décharges sauvages.