Le Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale libyen (GNA) a annoncé, hier, un accord de cessez-le-feu immédiat dans la capitale libyenne et le départ des groupes armés dans un délai de 30 jours. Le volet portant départ des groupes et factions armés de Tripoli sera contrôlé par une commission dépendant du ministère de la Défense. Selon un communiqué rapporté par les médias libyens, l'accord prévoit un «cessez-le-feu immédiat» dans la capitale, le départ des groupes armés de Tripoli «dans un délai de 30 jours», ainsi que «la libération des personnes arrêtées durant les quatre derniers jours». L'accord a été signé au terme d'une réunion tenue au siège du Conseil présidentiel, sous la présidence d'Ahmed Hamza et en présence des ministres de la Défense, El Mehdi El Borghthi, et de l'Intérieur, Aarref El Khodja, et les chefs de factions et groupes armés de Tripoli et Misrata, ont précisé les médias. L'accord prévoit également l'installation d'une commission dépendant du ministère de la Défense en vue de suivre la mise en œuvre de la clause portant départ des groupes et factions armés de la capitale Tripoli. Des forces relevant du GNA ont été chargées de sécuriser des secteurs qui étaient contrôlés par des groupes rivaux, toujours selon l'accord conclu dans la nuit de mercredi à hier. Mercredi soir, les combats étaient concentrés dans le quartier de Salaheddine, au sud de Tripoli, où plusieurs milices rivales occupent des casernes. Mais un retour au calme a été observé hier matin dans la capitale et sa périphérie. Auparavant, l'émissaire de l'ONU en Libye, Martin Kobler, a déclaré que les représentants diplomatiques auprès des Nations unies étaient inquiets de «l'absence de l'action politique» et des «violences à Tripoli» qui constituent, a-t-il dit, une «menace pour la sécurité des civils». M. Kobler a indiqué dans un tweet avoir conclu des discussions avec nombre d'ambassadeurs à l'ONU autour de la situation en Libye. «Obstacle» L'émissaire de l'ONU s'est dit «attristé par la mort de civils, dont une fille de 15 ans, et la prise pour cible d'un hôpital et d'une chaîne de télévision», soulignant l'importance de «ne porter atteinte à la sécurité des civils en toutes circonstances». Par ailleurs, le président du Haut Conseil d'Etat libyen, Abderrahmane Souihli, a appelé, mercredi, les grandes puissances à cesser d'interférer dans les affaires libyennes, les accusant d'être un «obstacle» à une solution politique en Libye. Dans un entretien accordé au site britannique The New Arab. Il explique que cette ingérence étrangère entraîne des conséquences «très négatives», car «de nombreux pays et puissances soutiennent des parties différentes, ce qui empêche leur rapprochement pour une solution politique». Le président du Haut Conseil d'Etat libyen n'a toutefois pas cité les pays auxquels il faisait allusion, se contentant de dire que «tout le monde les connaît». Il a par contre estimé que «si ces pays étaient unanimes à cesser tout soutien à des groupes rivalisant avec le gouvernement de Tripoli soutenu par l'ONU, tous les problèmes en Libye seraient résolus». Le responsable libyen a toutefois exclu la Russie de son appel, estimant que les «contacts» entre Khalifa Haftar, qui commande les forces militaires à l'est du pays, et le président russe, Vladimir Poutine, «ne visent pas à soutenir une partie contre une autre». M. Souihli conclut que trouver un accord définitif en Libye sera dans l'intérêt de tous les pays voisins, car ce sera un gage de paix et de stabilité pour la Libye et la région.