Mouldi Aïssaoui, candidat à l'élection au poste de président de la FAF, s'insurge contre le non-respect des règlements et statuts (FAF-FIFA) qui régissent les activités du football. Dans une lettre adressée aux médias et dont El Watan détient une copie, l'ancien président de la FAF et ex-ministre de la Jeunesse et des Sports énumère les transgressions commises par le MJS et la FAF dans le processus électoral avant l'assemblée générale élective de la FAF. Dans sa lettre, Mouldi Aïssaoui indique : «J'ai suivi avec beaucoup de tristesse et de stupeur la manière avec laquelle on piétine sans scrupules les règlements et les statuts régissant la FAF. Ne parlons plus du président sortant qui a déjà montré la voie quant au non-respect des procédures et de l'application viciée des statuts. Maintenant, c'est plus grave, c'est le MJS qui s'implique, non pour remettre les choses sur les rails, comme il le laisse entendre, mais pour rajouter de la confusion au désordre. Or, ce dont a besoin notre football, c'est de bon sens, de sérénité et d'un rassemblement vrai et sincère, construit autour d'une vision partagée, avec un cap garantissant le retour à une confiance constructive et responsable. Cela ne peut advenir dans la précipitation et les faux calculs. La précipitation avec laquelle on veut clore la mandature précédente ressemble fort à un élan de conquête agressive, de volonté d'exclusion, de monopole, remplacer l'un par l'autre, réduire toute velléité démocratique pour les acteurs de football. Restez mineurs, on décide pour vous. La démarche choisie par les pouvoirs publics est équivoque et suspecte, elle manque de transparence et veut mettre les acteurs du football devant le fait accompli. Je me sens appartenir à cette famille de football, celle des valeurs profondes, l'amitié, le goût de l'effort, la solidarité, le fair-play, l'élégance, le respect mutuel ; l'esprit du sport veut dire beaucoup de choses à transmettre à la société et à notre jeunesse : la joie, le partage, la fierté et la modestie, le courage, la souffrance et le sentiment sain du devoir accompli, l'honneur et la fraternité. C'est un peu pour cela que je m'exprime pour dénoncer le diktat imposé à la commission électorale, l'obligeant sous la pression avérée à changer de décision. Lors de sa réunion du 13 mars 2017 et après examen des statuts et code électoral, la commission a décidé : ➢ Mise en conformité de la date de l'AGE aux statuts de la FAF : 27/04/2017 ➢ Echéancier des différentes dates : • Dépôt de candidatures le 13/03 au 28/03/2017 • Publication de la liste des candidats 02/04/2017 • Date limite du recours 05/04/2017 • A.G. élective le 27/04/2017 De plus, il est précisé que le présent PV de réunion tient lieu de convocation de l'AGE, signé Baameur Ali président. Je pense qu'on ne règle pas des problèmes en en créant d'autres. En insistant dans la précipitation et en dépit de ce que prévoient les statuts et le code électoral qui précisent que la commission électorale est responsable de l'ensemble des tâches relatives à l'organisation, à la supervision de l'AGE, elle est responsable : a/ De la stricte application des statuts, règlements et directives de la FAF qui ne contredisent pas ceux de la FIFA. b/ De l'application des statuts de la FAF. c/ De la stricte application du code électoral. d/ De la stricte application des délais statutaires imposés aux élections. e) De la procédure de candidature. Par ailleurs, il est précisé dans les dispositions générales du code électoral relatives aux manquements : Article 1 : est considérée comme violation grave (article 13 des statuts de la FIFA), la non-application des principes du code. Les conséquences sont stipulées dans l'article 55 des statuts de la FIFA. Article 2 : la FIFA a le droit d'intervenir à tout moment dans la procédure électorale pour contrôler la conformité et vérifier le respect du code et des statuts FIFA. Article 3 : La FIFA peut suspendre ou annuler la procédure électorale. Article 7 : les membres de la commission doivent observer la stricte impartialité. J'ai moi-même attiré l'attention des membres de la commission électorale sur la nécessité de respecter le code électoral type FIFA à travers deux correspondances. Tout cela pour dire que je ne comprends pas cet empressement de la tutelle à vouloir «liquider l'affaire». Au contraire, c'est une excellente occasion pour mettre à plat toute la situation de notre football et profiter d'une halte pour redéfinir notre vision sur ce sport, sa gestion, son développement, ses problèmes innombrables et complexes et s'entendre sur un ensemble de priorités, à court, moyen et long termes. Le premier pas devrait être celui du retour à la transparence et au respect de la réglementation, à la sérénité, à la confiance et au respect mutuel. Les pressions qui ont été exercées sur les membres de la commission, réunis sans leur président, ne peuvent s'apprécier que négativement. Pour moi, les conclusions issues de cette réunion sont illégales et enjambent toute la réglementation, particulièrement celle du code électoral, et nous exposent directement à l'intervention et la suspension de la part de la FIFA.La présence effective du DG des sports du MJS au niveau de la fédération, le 15 mars 2017, montre bien que celui-ci n'était pas venu saluer ses copains. En conclusion, je dénonce ce diktat, ce non-respect des autres, cette volonté d'exclusion manifeste et je ne parle pas pour moi. Le contournement de la commission électorale, seule responsable de l'organisation de l'AG élective, ne peut être bénéfique pour notre football. Elle a commencé à jeter les bases réglementaires de l'organisation de l'AGE, et voilà qu'elle est stoppée nettement et brutalement. Je n'en veux pour preuve que le maintien de la position initiale du président de cette commission et de l'appui et du soutien exprimé par M. Zerouati et les autres membres. Je me suis présenté au niveau de la FAF ce vendredi 17 mars, dernier jour fixé, pour m'enquérir des causes du rejet, j'ai été surpris par l'absence de toute la commission et du SG de la fédération. Je précise que je ne solliciterai aucun recours tant qu'on n'est pas revenu aux conclusions du premier communiqué de la commission électorale. Il est important de souligner qu'il est clairement indiqué dans le code électoral et les statuts que les candidatures doivent être transmises 30 jours avant l'AGE. Donc, toutes les candidatures sont hors délai à la date du 17/03/2017, date de clôture arrêtée actuellement». Mouldi Aïssaoui, candidat à l'élection de la FAF