Le FBI a confirmé hier pour la première fois qu'il enquêtait depuis l'été dernier sur une éventuelle «coordination» entre des membres de l'équipe de campagne de Donald Trump et le pouvoir russe avant l'élection présidentielle américaine de novembre. «J'ai reçu l'autorisation du ministère de la Justice de confirmer que le FBI, dans le cadre de notre mission de contre-espionnage, enquête sur les tentatives du gouvernement russe de s'ingérer dans l'élection présidentielle de 2016», a déclaré James Comey lors d'une audition très attendue devant la commission renseignement de la Chambre des représentants. «Cela inclut des investigations sur la nature de tout lien entre des individus liés à l'équipe de campagne Trump et le gouvernement russe, et pour déterminer s'il y a eu coordination entre la campagne et les efforts russes», a dit le patron du FBI, confirmant ce que de nombreux médias américains ont rapporté depuis plusieurs semaines. Ces investigations ont commencé «fin juillet», a-t-il révélé, c'est-à-dire en pleine campagne électorale. Alors que le président américain continue de qualifier de «fake news» (fausses informations) les soupçons de collusion entre certains de ses proches et Moscou, James Comey a fait une exception à la politique de silence du FBI pour confirmer que ses enquêteurs s'intéressaient à ce volet de la complexe affaire russe, qui empoisonne le début du mandat du milliardaire. Mais il s'est refusé à citer des noms ou à s'avancer sur la teneur des communications entre certains personnages de la galaxie Trump et des Russes. «Rien n'a changé», a fait valoir un responsable de la Maison-Blanche sous le couvert d'anonymat. «Les hauts responsables du renseignement sous Barack Obama ont officiellement confirmé qu'il n'existait aucune preuve de collusion et il n'y a pas de preuve d'un scandale Trump-Russie.» Le patron de la police fédérale a également émis un démenti cinglant contre Donald Trump, qui a affirmé, il y a un peu plus de deux semaines, que son prédécesseur, Barack Obama, l'avait placé sur écoute avant l'élection de novembre. «Le département (de la Justice) n'a pas d'information soutenant ces tweets», a déclaré sobrement James Comey. Quelques minutes plus tard, le directeur de l'Agence de la sécurité nationale (NSA), Mike Rogers, a également mis fin à une théorie reprise brièvement la semaine dernière par le porte-parole de la Maison-Blanche, selon laquelle Barack Obama aurait demandé aux services britanniques d'espionner Donald Trump.