Chaque année, des centaines d'hectares de forêts partent en fumée à cause des incendies qui se déclenchent dans le Parc national du Djurdjura (PND). Cette région, qui est une destination touristique par excellence, perd de plus en plus de son tissu végétal. Les campagnes de reboisement visant la compensation des pertes se font désirer dans ces lieux. Si cette situation perdurait encore, il n'en resterait que des rochers à visiter. Pour le directeur du PND à Bouira, Youcef Mirabai, l'option de reboisement n'a pas été classée comme priorité. «Le PND n'a pas favorisé la méthode de reboisement à cause de l'abondance des cheptels et le surpâturage, en plus des incendies. Les normes admises en matière de charge à l'hectare sont de 0,7 bovin, mais sur le terrain, on en est à 5. Nous sommes donc devant une situation de contrainte majeure. Nous sommes entre le marteau des incendies et l'enclume du surpâturage. Le défrichement sauvage des parcelles de terrain relevant du PND constitue aussi une menace pour les forêts, mais à un degré moindre», explique-t-il. Pour sauver ce qui reste du tissu végétal du Djurdjura, le PND s'est penché sur d'autres méthodes. Mais cela demeure toujours insuffisant face à l'ampleur des dégâts. «Nous avons une mission principale qui est l'extension du patrimoine et sa reconstitution. Notre intervention consiste en la mise en défens de certains périmètres en érigeant des clôtures. Le crochetage, qui veut dire semer des graines un peu partout, et, enfin, l'assainissement sylvicole à travers la taille des arbres», dira le même responsable. En 2016, une campagne de repeuplement de cèdres a été effectuée à Tirourda, sur 40 hectares ainsi que des travaux sylvicoles. L'espèce de pin noir, qui se trouve uniquement sur le versant sud du Djurdjura, est tout simplement menacée d'extinction. Selon des études effectuées en 2003 et soumises au 12e Congrès forestier mondial, il ne reste qu'environ 400 arbres de pin noir à Tikjda. Selon le même document, l'absence de régénération naturelle sur de longues périodes et les incendies sont les principales causes ayant conduit à cette malheureuse situation. Le mouvement associatif, quant à lui, notamment écologique, est toujours en hibernation. Les différentes associations actives dans ce domaine se limitent à l'organisation de randonnées, ou, dans le meilleur des cas, à quelques rares campagnes de nettoyage, laissant de côté le segment le plus important, qui est le reboisement. Les décharges sauvages contribuent au déclenchement des incendies ravageurs. En ce qui concerne les moyens financiers du PND, ils ont été revus à la baisse à cause des restrictions budgétaires. Quant aux moyens humains, les effectifs ont considérablement baissé à cause des nombreux départs à la retraite. Même la capacité du PND à produire des plants a été réduite. L'unique pépinière du parc, sise au niveau d'Aghbalou, ne produit qu'une infime quantité, à cause du manque d'effectif.