Les IDE (Investissements directs étrangers) transférés vers les pays de la rive sud de la Méditerranée sont constituées dans leur majorité de capitaux provenant des pays du Golfe ou des économies de l'Union européenne. Cette tendance vient d'être confirmée par une récente étude sur l'investissement et le climat des affaires dans la région Meda durant l'année 2007, réalisée par l'Observatoire méditerranéen des nouveaux projets d'investissement étrangers (Mipo). D'emblée, l'étude en question confirme l'amélioration du rythme des transfert d'IDE vers la région, dans le volet intitulé "l'attractivité retrouvée de la Méditerranéen" et où une lecture détaillée sur l'évolution des IDE dans la région a été faite. En référence à des statistiques récoltées par des institutions internationales, à l'instar de la Cnuced (Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement) soulignant que "les pays Meda avaient franchi, en 2006, un seuil symbolique en attirant plus de 4,5% des flux mondiaux des investissements directs étrangers, soit davantage que leur part de la population mondiale qui est à 4%". La même étude a également confirmé que "selon la Cnuced, qui comptabilise les flux macroéconomiques enregistrés dans les comptes extérieurs des pays, les IDE constatés vers la région Meda ont été multipliés par six pendant une période ne dépassant pas les six ans, en passant d'une dizaine de milliards de dollars en 2000 à quelque 60 milliard de dollars à la fin 2006". Mais, paradoxalement, la même étude souligne que durant l'année 2007, le flux des IDE vers la région Meda a enregistré un recul de quelque 8 milliards de dollars. Les facteurs de cette régression ont été expliqués par, principalement, le changement de la parité dollar/euro "sachant que les projets d'origine non européenne sont tous annoncés en dollar américain", "ralentissement du rythme d'annonce de mégaprojets immobiliers et touristiques, raréfaction des grosses opérations de privatisation et enfin diminution des montants consacrés aux opérations américaines". Analysant l'évolution des transferts à travers les différents pays de la rive sud de la Méditerranéen, l'étude en question relève que les pays du versant oriental sont beaucoup plus avantagés en matière d'IDE que les pays de la rive occidentale, en l'occurrence, les pays maghrébins. "C'est surtout la partie orientale qui profite du maintien des investissements étrangers à un niveau relativement élevé. La Turquie et l'Egypte sont les pays qui attirent le plus les IDE, notamment en 2007", a conclu l'étude du Mipo. Cette dernière a souligné également que l'Egypte, à titre d'exemple, a raflé pas moins de 80% des investissements étrangers ayant pris la destination du Maghreb durant la même année. Ceci au moment où la part du lion revient à l'Algérie qui a enregistré le taux le plus élevé des transferts d'IDE vers le Maghreb. Toutefois, au plan prospectif, l'étude en question souligne que cette tendance se poursuivra à l'avenir. "Sauf choc imprévu, cette consolidation ne devrait pas marquer un retournement de tendance. Les causes profondes de l'engouement croissant pour la Méditerranée, observé depuis 2004, ne sont pas près de disparaître", souligne encore le Mipo qui citera, entre autres, au registre de ces causes, la persistance de l'embellie "des pétrodollars, la proximité de l'Europe à la rive sud de la Méditerranée, la confirmation de l'émergence de certaines économies de la région, à l'image de la Turquie, prise de conscience des économies Meda".