Dans trois ans, l'entreprise Brandt dégagera un chiffre d'affaires de près de 2 milliards de dollars dans les exportations en électroménager et générera 7500 postes d'emploi. Si les responsables algériens veulent accélérer l'industrialisation et les exportations hors hydrocarbures, il leur est impératif d'aider des entrepreneurs à acquérir des entreprises en difficulté en Europe et développer une industrie compétitive», a déclaré, hier, l'homme d'affaires et propriétaire du groupe Cevital, Issad Rebrab, lors d'une conférence animée à l'auditorium de Hasanaoua, à l'université Mouloud Mammedi de Tizi Ouzou. «L'achat de Brandt nous a permis d'avoir un réseau de distribution mondial», a-t-il souligné tout en mettant l'accent sur l'importance de la colocalisation industrielle qui permet d'obtenir des avantages compétitifs. «Nous avons une autre unité qui emploie 3000 salariés. Nous sommes en train d'en créer plus de 7500 autres en Algérie. Aujourd'hui, nous exportons à l'étranger et nous alimentons des usines en France à partir de notre usine d'électroménager de Sétif. Nous exportons aussi notre produit vers la Chine et Singapour, entre autres, car, grâce à la compétence des ingénieurs algériens que nous avons fait revenir d'Amérique et du Moyen-Orient, nous fabriquons des produits de qualité et compétitifs à l'échelle mondiale», a-t-il affirmé. Et d'ajouter : «La colocalisation est un accélérateur du développement industriel.» «Nous avons investi dans les dernières technologies, car il faut un produit de qualité pour s'imposer sur la marché mondial», a-t-il précisé. Selon le conférencier, l'entreprise Brandt dégagera, en 2020, un chiffre d'affaires de près de 2 milliards de dollars dans les exportations en électroménager. «En 2020, nous allons atteindre 10 millions d'articles (machines à laver, réfrigérateurs, climatiseurs et téléviseurs) avec un taux d'intégration de 80%. Nous allons aussi créer, d'ici là, 7500 emplois. 90% de notre production sera également destinée à l'exportation. On n'aurait pas pu faire cet investissement si on n'avait pas acheté Brandt avec quatre marques prestigieuses ainsi que 1300 brevets», a-t-il révélé devant une assistance nombreuse, constituée essentiellement d'étudiants et d'enseignants de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Evoquant le rachat de Lucchini Piombino, un centre sidérurgique d'Italie qui était en pleine tourmente, le patron du groupe industriel Cevital a indiqué : «Avec le rachat de cette entreprise, nous avons bénéficié d'une expérience d'un siècle dans les aciers.» «Nous avons aussi pris la majorité des startups en Allemagne qui vont produire de l'eau ultra pure pour les produits pharmaceutiques et celles spécialisées dans le dessalement des eaux de mer», a-t-il fait remarquer. «Nous allons produire en Algérie des usines de dessalement», a-t-il annoncé. Par ailleurs, évoquant le secteur de l'agroalimentaire, M. Rebrab dira que son groupe a une grande expertise dans ce domaine. «Cevital est une entreprise citoyenne. Nous allons recruter, chaque année, les majors de promotion qui sortiront de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou», a-t-il promis. Au sujet des en-traves bureaucratiques qui freinent l'investissement, l'invité de l'université de Tizi Ouzou a estimé qu'en Algérie «il faut mendier un lot de terrain et une autorisation pour créer de la richesse et des emplois, alors qu'à l'international on facilite tout à un investisseur». Enfin, pour répondre à une question sur le marché informel en Algérie, il a dit qu'il faut une volonté politique pour éradiquer ce phénomène.