Victime d'un arbitraire sans nom, Kamel-Eddine Fekhar croupit en prison. Il est à son 90e jour de grève de la faim. Le régime algérien, décidé à lui faire porter la responsabilité des «événements de Ghardaïa», veut clairement en faire un exemple. En le faisant mourir en détention, l'autocratie d'Alger veut envoyer à la société, à ses forces démocratiques et républicaines, aux militantes et aux militants pacifiques, un message arrogant, d'intimidation et de menace. Sans être nouvelle, l'attitude n'en est pas moins incriminable et condamnable. Il y a quelques mois, Mohamed Talmat a trouvé la mort en prison. Durant ces quelques dernières années, des détenus mozabites sont morts en prison dans des conditions jamais élucidées. Dans un passé plus lointain, l'assassinat politique figurait en bonne place dans la panoplie répressive du régime. La liste des opposants liquidés est longue : Khider, Krim, Mecili et tant d'autres opposants connus ou anonymes. Les vieux démons semblent avoir resurgi pour reprendre du service. L'illusion démocratique entretenue à profusion de quotes-parts de rente pour ce qui est des soutiens domestiques et de larges parts de marché pour ce qui concerne les cautions internationales (à commencer par la France) ne peut plus tromper personne. Comme tout régime patrimonial, celui d'Alger, se considère comme fondé à disposer, comme bon lui semble, des biens et des personnes dans un Etat qui est sa chose. Un homme est lentement mis à mort dans l'aile carcérale de l'hôpital de Laghouat. Devant l'inacceptable silence des détachements démocrates de la classe politique, nous signataires de la présente déclaration : l soulignons la totale responsabilité des autorités algériennes dans le sort fatal que Kamel-Eddine Fekhar risque de connaître d'un moment à l'autre.
Relevons la dérive injustifiable et déshonorante des organisations et partis démocrates devant le combat d'un homme accablé par l'arbitraire. Lançons un cri de cœur et de raison pour la libération de Kamel-Eddine Fekhar, des détenus du M'zab et de tous les détenus politiques, d'opinion et de confession, victimes de l'arbitraire, ainsi que pour la cessation des intimidations et entraves à l'exercice des droits et libertés concédés dans les textes de référence du régime. La responsabilité du Président, du Premier ministre, A. Sellal, des principaux ministres de son gouvernement, des hommes-clés de la chefferie de l'Etat et des organismes sécuritaires est pleinement engagée quant au sort de Kamel-Eddine Fekhar et de ses camarades. Ils en sont comptables au moins devant l'Histoire, implacable tribunal de la justice des peuples. Les noms des premiers signataires : - Saïd Khlil, Ali Aït Djoudi, Hacène Hireche, Bakir Md Ouahmed, Mohamed Benchicou, Ferrad Mohand Arezki, Hmida Layachi, Sonia Abes, Saïd Djabelkhirk, Abane Meziane, Mahrez Bouich, Me Dabouz Salah, Saïd Boukhari, Gacem Mokrane, Tahar Khelfoune, Nacira Dehimi, Hacene Loucif, Rachid Bèguenane, Zalani Azedine, Said Aknine, Tahar si Serir, Mourad Ouchichi, Kader Zerrou, Samir Bellateche, Hocine Boumedjàne, Arab Azzi, Cid Kacioui, Boukhalfa Ben Mamar, Kamel Mammar, Hamid Arab, Dr Faycel Adib, Azzouk Salem, Mohamed Djezar, Yakkoub Md Idir, Hakim Taibi, Mamarte Arezki, Mohamed Gaya, Said Ould Welhadj, Dr Taleb Amar, Belkacem Boukhrouf, Youcef Habib, Bahamidia Hachimi, Hocine Gasmi, Mohamed Dabouz, Nacer Djoudi, Sofiane Dennane, Djamel fine Benchenouf, Abdessamaie Abdellah, Mellal Makhlouf, Semsoum Lounis, Tarik Mira, Aït Ouakli Malek, Nacer Bouzidi, Moussa Nait Amara, Lila Hadjarab, Ali Bensaad, Zouaimia Larbi, Djouher Abchich-Hamdad, Idir Ounoughene, Bihmane Belattaf, Mourad Hamami, Walid Bouray.