Louise Arbour a entamé, depuis hier, sa première visite dans les Territoires palestiniens occupés en tant que haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme pour aborder avec les parties en conflit et la société civile la question de la protection des civils palestiniens. Le déplacement de Louise Arbour intervient après la session spéciale du conseil des droits de l'homme (CDH). Dans une résolution adoptée mercredi dernier, ce conseil a condamné l'attaque israélienne sur le quartier résidentiel de Beït Hanoun, dans la bande Ghaza, qui a causé la mort de 19 Palestiniens. Le CDH avait décidé d'envoyer une mission d'enquête sur le terrain. Une fois au Proche-Orient, Louise Arbour discutera de la situation avec des personnes touchées par la violence et aura également des entretiens avec des représentants israéliens ainsi que ceux de l'Autorité palestinienne. Elle rencontrera aussi les organisations non gouvernementales et des partenaires au sein des Nations unies. Lors de la troisième session extraordinaire de Haut Commissariat des droits de l'homme, Louise Arbour a été tancée par les pays membres. Ils ont dénoncé son inaction. Le conseil avait lancé un appel en faveur d'une protection immédiate des civils palestiniens dans les territoires palestiniens occupés. Il prie toutes les parties concernées de respecter les règles du droit humanitaire international, de s'abstenir de toute violence contre la population civile et de traiter en toutes circonstances les combattants et civils détenus conformément à la convention de Genève de 1949. Le représentant de la Syrie, Khalit Bitar, a déclaré que ce qui s'est passé à Beït Hanoun constitue un véritable massacre. Il s'agit de provocations qui doivent être condamnées avec véhémence. Selon lui, la communauté internationale est confrontée au défi qui consiste à faire en sorte qu'Israël rende des comptes pour ces crimes. La Syrie lance un appel au conseil pour qu'il adopte le projet de résolution dont il est saisi et accorder la priorité aux droits de l'homme des Palestiniens. Même son de cloche de la part de la déléguée australienne au sein du CDH. Caroline Millar, qui a indiqué que son pays avait été profondément attristé par l'incident du 8 novembre dernier à Beït Hanoun, dira : « L'Australie partage la profonde préoccupation de la communauté internationale face à l'escalade de la violence depuis l'enlèvement du caporal Shalit en juin dernier. L'Australie exhorte toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue afin d'éviter toute action susceptible d'entraîner davantage de violence ou d'avoir un impact humanitaire néfaste sur la population civile. » Pour le Libanais Gebran Soufan : « Il semble qu'Israël n'a pas tiré les enseignements précieux de son agression contre le Liban. Les massacres se poursuivent du Liban à la bande de Ghaza. Il est évident que la scène peut varier, les noms des villes s'interchanger, mais il s'agit toujours des mêmes cibles, des cibles civiles. » Quelle sera la réaction à l'échelle internationale, s'est-il interrogé ?