Pour Moussa Touati, s'agissant des élections, il n'y a eu que fraude et politique de quotas depuis l'indépendance. Uniquement des promesses et l'entretien de l'illusion du changement. Dès l'entame de son discours, prononcé lundi à Tazoult (Batna) dans une petite salle bondée de monde, le président du FNA a vivement critiqué la légalité et la transparence des élections passées et à venir. Cependant, selon lui, l'abstention ne serait pas la bonne réaction à avoir. Elle serait même criminelle ! En effet, en réponse aux questions d'El Watan, il a déclaré que «l'abstention est une infraction et un crime contre nous-mêmes, si on boycotte les élections. Ce n'est pas un avis qu'on exprime, mais une démission. L'abstention n'est admise que si on laisse les rues de l'Algérie désertes le jour du vote. A l'instar de la grève générale des Huit jours sur l'ensemble du territoire national algérien en 1957 (à l'occasion du débat à l'ONU sur la question algérienne, ndlr). Là, la communauté internationale réagira. Ce sera une gifle et une sanction contre ceux qui ont fait de cela un vote d'argent sale». Le risque d'une abstention massive, selon M. Touati, c'est la mise en place d'un gouvernement transitoire qui imposera sa volonté et blanchira les crimes politiques, économiques et sociaux des précédents responsables. «Ce sont l'argent sale et la fraude qui gouvernent en Algérie. Ils veulent qu'on démissionne pour qu'ils restent au pouvoir. La participation aux élections est nécessaire, même avec un bulletin blanc», a-t-il dit. En réponse aux questions des journalistes de savoir pourquoi le FNA participe aux élections qu'il sait d'ores et déjà jouées, Moussa Touati a répondu que c'est pour se faire entendre et imposer le changement.