Les opposants au projet touristique prévu sur la bande littorale ne désarment pas et ont réoccupé la rue pour la énième fois. Le mouvement de protestation, né depuis de longs mois pour la protection de la bande boisée qui longe le littoral d'Aokas, ne fléchit pas. De nombreux citoyens de la commune ont marché samedi 22 avril dernier dans les rues de la ville pour exiger l'annulation du projet touristique prévu dans la région. Un projet de longue date qui consiste, pour rappel, en un grand ensemble touristique. Ce sont des travaux de clôture de certaines parcelles, entamés il y a une vingtaine de jours sur la bande littorale, qui semblent avoir dicté cette reprise de la protesta. Les manifestants, qui se sont d'abord rassemblés sur la placette jouxtant l'agence postale de la ville, ont porté plusieurs mots d'ordre à travers une multitude de banderoles et de pancartes. «Annulation des projets, Calpiref et ZET restituez la bande boisée à la collectivité», «Touche pas à ma bande boisée», «Oui à l'écotourisme», «L'Etat au service du peuple, c'est pour quand ?», «Décharge à éradiquer»… les revendications, bien que multiples, convergeaient toutes vers la préservation de la bande boisée que les marcheurs considèrent être la proie d'«appétits voraces». Rassemblés autour d'un «comité citoyen de défense» de cette bande, les opposants au projet touristique réclament «l'annulation de toutes les concessions dans le cadre dit «investissement touristique» et la restitution de la bande boisée à la collectivité». C'est ce qu'écrit ce comité dans son appel à la marche. Le mouvement de protestation, qui ne s'éteint pas, a débuté en 2016 avec des actions de rue similaires, des courriers adressés aux différentes autorités et le lancement d'une pétition dans laquelle ont émargé des associations et des partis politiques. Celle-ci a été initiée en janvier 2016 à l'occasion d'une réunion qui avait rassemblé, au centre culturel de la ville d'Aokas, citoyens, représentants de partis politiques et ceux du mouvement associatif. En avril 2017, comme prend la peine de le rappeler le comité dans son appel, une construction «en béton armé» sur la bande littorale a exacerbé l'inquiétude des opposants qui ont reproché aux élus locaux leur «soutien au projet». «Nous n'avons d'autres choix que le recours encore une fois à la contestation pacifique et citoyenne» explique le comité dans son communiqué-appel qui fait le rappel de tout «l'arsenal juridique qui protège la bande boisée». Les lois sont nombreuses : «Loi n°02-02 relative à la protection et à la valorisation du littoral, loi n°03-01 relative au développement durable du tourisme, loi n°03-10 relative à la protection de l'environnement dans le cadre du développement durable, loi n°01-20 relative à l'aménagement et au développement durable du territoire.» Le comité charge son communiqué d'un ensemble de décrets exécutifs qui complètent l'arsenal juridique qu'il met en avant : «Décret exécutif n°07-23 fixant les modalités de rétrocession ou de concession des terrains situés à l'intérieur des zones d'expansion et sites touristiques, décret exécutif n° 07-206 fixant les conditions et les modalités de construction et d'occupation du sol sur la bande littorale, de l'occupation des parties naturelles bordant les plages et de l'extension de la zone objet de non-aedificandi, décret exécutif n°09-152 fixant les conditions et les modalités de concession et de cession des terrains relevant du domaine privé de l'Etat destinés à la réalisation de projets d'investissement, décret exécutif n°04-113...» L'opposition se montre déterminée à garder la mobilisation considérant que la bande boisée est un poumon vert à préserver.