Le deuxième tour de l'élection présidentielle française dimanche 7 mai opposera deux candidats aux visions radicalement opposées - l'ouverture contre la fermeture- en particulier sur les questions de politique étrangère. Voilà ce qu'ils proposent sur les principaux dossiers. Europe C'est un des axes principaux de la campagne de la candidate du Front National : si elle est élue, elle compte négocier à Bruxelles la sortie de l'euro et le retour des frontières nationales en sortant de l'espace Schengen, et organiser un référendum sur l'appartenance à l'Union européenne. Selon elle, le Brexit est un exemple. La France doit dire non «aux politiques d'austérité sans issue au nom de la préservation d'une monnaie qui étouffe l'Europe». OTAN Le Pen compte sortir du commandement intégré de l'OTAN et développer certaines alliances. Notamment avec la Russie, fondée sur un partenariat militaire et énergétique approfondi, et une alliance trilatérale Paris-Berlin-Moscou. Elle souhaite aussi proposer une Union paneuropéenne (des Etats souverains) incluant la Russie et la Suisse. La Turquie ne serait pas associée à ce projet. Afrique et monde arabe Son programme comprend : - la renégociation de tous les partenariats économiques avec les pays du Maghreb sur la base d'un arrêt des flux migratoires. - Une grande politique de développement de l'Afrique, selon elle, abandonnée aux puissances émergentes, la Chine, l'Inde, le Brésil et même la Russie. «Nous voulons rompre avec la France-Afrique corruptrice et poser les bases d'une politique africaine fondée d'une part sur un respect réel des souverainetés nationales africaines, d'autre part sur un soutien fort par l'Etat français des investissements privés français en Afrique en échange d'une inversion des flux migratoires.» - La restauration d'une politique arabe de la France. «Les guerres d'Irak et les révolutions arabes auront eu progressivement raison de notre influence dans le monde arabe.» Cette politique prévoit le retour d'une politique d'équilibre au Proche-Orient : «Si nous soutenons la formation d'un Etat palestinien, il n'en demeure pas moins qu'Israël doit être assuré d'une existence indiscutable et d'une sécurité garantie.» - Aucune négociation avec aucun gouvernement pratiquant ou soutenant des groupes pratiquants le terrorisme, quelle que soit la cible. Sur le dossier syrien, Marine Le Pen affirme qu'Assad est «la seule solution viable». Lors d'une visite à Moscou fin mars, lors de laquelle elle a rencontré le président Vladimir Poutine, elle a plaidé pour un rapprochement avec la Russie. Elle s'est prononcé en faveur de la création d'un Etat palestinien.