Conséquence de la sécheresse qui frappe le territoire national, le ministère des Ressources en eau a décidé d'appliquer des mesures restrictives dans la distribution de l'eau à l'échelle nationale. C'est ce qu'a annoncé hier le ministre en charge du secteur, Abdelmalek Sellal, en marge de sa visite de travail et d'inspection dans la wilaya de M'sila. Le plan décidé par les services du ministère, a précisé le ministre, est mis en exécution depuis une dizaine de jours. « C'est vrai que durant les mois d'octobre et de novembre, par rapport à l'année dernière, nous avons enregistré moins de précipitations. Ces dernières qui sont d'un apport considérable pour les barrages sont celles des mois d'octobre, novembre, février et mars. » Pour le moment, il y a une insuffisance notoire, sauf dans le sud-ouest du pays (de Saïda à Béchar) », a précisé le premier responsable du secteur de l'hydraulique. Ce constat, a-t-il expliqué, a amené les pouvoirs publics à prendre ladite mesure en vue d'éviter toute mauvaise surprise. « Ceci nous a poussé à appliquer, depuis dix jours, un programme de restriction. Mais c'est un plan qui n'est pas méchant », a tenu à rassurer M. Sellal. Les ménages et les agriculteurs, a souligné encore l'orateur, seront touchés par ce plan sans pour autant ressentir un grand changement. « L'alimentation en eau se fera correctement, mais moins qu'avant. C'est-à-dire moins que ce qu'on a donné durant l'été passé, parce qu'on est obligé de calculer avec ce qu'on a pour dépasser le cap de l'été 2007 tranquillement », a-t-il renchéri. Le gouvernement, a indiqué M. Sellal, ne veut prendre aucun risque. L'expérience des années 2000-2001, où l'Algérie a failli importer de l'eau, ne sera pas rééditée. « Nous avons pris nos précautions. En tout cas, on ne sera pas pris dans le piège comme cela s'est passé en 2000. Sur ce plan-là, nous nous sommes déjà préparés », a-t-il ajouté. Pour le ministre, les citoyens doivent contribuer, par l'économie de l'eau, à faire face à cette situation de sécheresse. Ce programme concernera également, selon M. Sellal, la réduction des quotas de prélèvement sur l'ensemble des barrages du pays afin d'éviter de tomber dans des situations difficiles. Les mesures prises jusque-là, a-t-il soutenu, ne sont que préventives, d'autant que les réserves existantes sont assez importantes. Les 57 barrages du pays sont pleins à hauteur de 45%, soit près de 2 milliards de mètres cubes. « Actuellement, nous avons des réserves qui s'élèvent à 2 milliards de mètres cubes pour une capacité de 5,4 milliards de mètres cubes », a-t-il expliqué. Afin de parer à une éventuelle persistance de la sécheresse, le ministère des Ressources en eau compte, selon son premier responsable, lancer un programme complémentaire de forage, notamment au niveau de Chelliff et Sidi Bel Abbès. En sus de ce projet, M. Sellal parle d'efforts que son département est en train de consentir afin de réaliser de gros projets, notamment l'achèvement du barrage de Beni Haroun, dont le taux de remplissage s'élève à 400 millions de mètres cubes.