Près d'une centaine de travailleurs de la Société nationale d'électricité et de gaz (Sonelgaz) ont organisé un rassemblement hier, au troisième et dernier jour de la grève initiée par le Syndicat national autonome des travailleurs de l'électricité et du gaz (Snateg). En effet, les travailleurs ont brandi des pancartes et affiches exprimant leur «ras-le-bol» et affichant leur «union», comme on pouvait le lire. Ce rassemblement se tenait au moment où s'ouvrait le procès en appel du président du Snateg, Mellal Raouf, qui a été condamné par défaut et en première instance par le tribunal de Guelma à une peine de 6 mois de prison ferme. Mohamed Mekakia, un des syndicalistes rencontrés sur place, déclare : «Notre grève porte sur plusieurs revendications, mais nous réagissons d'abord aux sanctions disciplinaires prononcées par l'administration contre 70 membres syndicaux. Le président du Snateg, M. Mella, est poursuivi dans ce même cadre par la justice. On lui reproche d'avoir divulgué des dossiers qui ne devaient pas sortir de l'administration. C'est une persécution, rien de plus !» Les travailleurs ont tenu leur rassemblement jusqu'à 13h, hier. Ensuite, chacun devait rejoindre son agence pour un piquet d'une heure. «Il y a parmi nous des travailleurs de différentes agences, comme Gdyel et Arzew. Après ce rassemblement, ils observeront des sit-in dans leurs agences respectives, pour sensibiliser le reste des travailleurs, mais aussi pour leur démontrer que nous bougeons et défendons leurs droits», a ajouté notre interlocuteur qui a précisé que plus de 30 wilayas ont répondu à l'appel du Snateg, avec un taux de participation dépassant les 60% à Oran. M. Mekakia a lu la plateforme des revendications des grévistes, composée de 36 points. «Il s'agit en effet de revendications socioprofessionnelles, comme l'augmentation de nos salaires de 50% au moins, mais nous insistons surtout sur les normes de sécurité et la dotation des moyens nécessaires à l'accomplissement de notre travail. Il s'agit aussi de la dignité du travailleur de Sonelgaz qui n'a plus son statut dans la société. Nous subissons des pressions sur le terrain, mais également des intimidations par l'administration. Ça ne peut plus continuer comme ça», a déploré M. Mekakia. En fin, notre interlocuteur a exprimé son satisfecit quant au suivi de cette grève et la réaction des travailleurs à Oran : «Ce mouvement a bien été accueilli par nos collègues qui ne font pas parti du Snateg et cela augure un élan de solidarité encourageant.»