La dette du complexe sidérurgique Sider El Hadjar s'élève à 104 milliards de dinars. La reprise des activités du complexe prend du retard. Tous les responsables ayant signé des contrats entre Sider El Hadjar et des entreprises étrangères défaillantes ayant été à l'origine d'une dette de 104 milliards de dinars, assortie d'un retard considérable dans la reprise des activités du complexe rendront des comptes à la justice. Nous préparons actuellement un dossier dans ce sens pour le déposer devant le parquet d'El Hadjar à l'effet de situer les responsabilités.» A l'origine de cette menace, Noureddine Amouri, le secrétaire général du syndicat de l'entreprise Sider El Hadjar. Il pointe un doigt accusateur vers d'anciens gestionnaires ayant été à l'origine des contrats entre le complexe sidérurgique d'El Hadjar et des entreprises étrangères défaillantes. Cette déclaration intervient au moment où l'usine fait face à d'importants besoins de consommables pour assurer la pérennité de sa production, relancée depuis quelques semaines. Il en est ainsi du coke, un combustible utilisé pour chauffer le haut fourneau (HF2) du complexe sidérurgique Sider El Hadjar pour la production de l'acier qui sera bientôt en rupture de stock. «La récente reprise de la production de brames d'acier au sein de notre complexe a entamé sérieusement notre stock en coke. Il nous reste seulement de quoi chauffer le HF2 durant un mois ou deux. Cela intervient au moment où la production de l'acier a atteint sa vitesse de croisière, dont la moyenne est de 2300 tonnes/j. Les commandes de ce combustible doivent être passées le plus vite possible, car la livraison depuis la Chine durera plus de deux mois», prévient le représentant des sidérurgistes dans une déclaration à El Watan. Outre le coke, plusieurs autres produits consommables, tels que les briques réfractaires et des huiles spéciales, figurent sur la liste des matières menacées de rupture d'approvisionnement. «Cette situation est due également à la relance de la production des produits plats, entamée la semaine dernière. En effet, les ateliers de laminage à chaud (LAC) et à froid (LAF) tournent actuellement à plein régime», explique la même source. L'usine de production de zinc de Ghazaouet (Tlemcen) étant à l'arrêt, Sider El Hadjar est dans l'obligation d'importer aussi cet élément chimique nécessaire pour la galvanisation de ses bobines de tôles. Ces importations urgentes pour assurer la continuité de la production de l'acier ont un prix, sachant que la cargaison du coke à elle seule revient à près de 24 millions de dollars. «L'Etat doit nous soutenir en cette période de relance de la production, sachant que notre entreprise est actuellement solvable et bancable. Notre carnet de commandes affiche complet, car nos produits sont de loin de meilleure qualité que ses concurrents sur le marché», se félicite le jeune chef du syndicat. Et de rassurer : «Pour pallier le problème du coke, nous envisageons l'installation d'une cokerie moderne, répondant aux normes environnementales au sein même du complexe. Mieux encore, son investissement ne nécessite pas une enveloppe conséquente. Le projet a été proposé lors du dernier conseil d'administration et une étude dans ce contexte a été lancée.» Rappelons que Noureddine Amouri, le secrétaire général du syndicat de l'entreprise Sider El Hadjar, a accompagné l'opération de rénovation du complexe d'El Hadjar par un pacte de paix sociale, où aucune grève n'a été enregistrée durant toute cette période jusqu'à la remise en activité du HF2. Un effort considérable qui lui a valu d'être reçu par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.