Le ministère du Travail aurait décidé de dissoudre le Syndicat autonome des travailleurs de Sonelgaz (Snateg). Selon un document diffusé sur internet, le ministre aurait retiré le récépissé d'enregistrement du syndicat autonome. «Le récépissé n°101/R/E du 30 décembre 2013 est retiré au Syndicat national autonome des travailleurs d'électricité et de gaz ‘‘Snateg-Sonelgaz''», lit-on dans le document portant en-tête et cachet du ministère. La décision qui prend effet à partir d'hier (16 mai) se réfère au licenciement des syndicalistes du Snateg et sa «non-représentativité». Nous n'avons pu confirmer l'authenticité de ce document par les services du ministère du Travail, «occupés par un séminaire sur l'inspection du travail organisé par l'Organisation arabe du travail», s'est-on contenté de nous indiquer en début de soirée d'hier. Mellal Raouf, secrétaire du Snateg, s'est dit «choqué» par cette note diffusée sur internet sans que les premiers concernés soient informés. «On m'a contacté hier soir (mardi) pour me parler de ce document mis en circulation sur internet. Cette décision, si elle s'avère vraie, est abusive et dictatoriale. Au ministère du Travail, où on s'est déplacés ce matin, on n'a pas voulu nous recevoir et clarifier la position du ministère», s'offusque Mellal, contacté par El Watan. Le syndicaliste estime que le document «qui a toutes les apparence d'un faux» est contraire à la loi régissant l'activité syndicale. «Cette note est illégale. La loi n°90-14 relative aux modalités d'exercice de l'activité syndicale dispose que ‘‘la dissolution d'un syndicat peut être volontaire, à travers le congrès national, ou prononcée par voie judiciaire sur requête du ministère après constat de failles''. Et le ministère doit obligatoirement nous notifier la copie originale de la décision de dissolution de la même manière qu'il nous a notifié la décision d'enregistrement», détaille le syndicaliste. Grève et plainte pour corruption Le syndicat considère qu'une décision du ministère menace l'activité syndicale dans son ensemble. «Le ministère nous a toujours considérés comme syndicat illégal, et maintenant il prononce notre dissolution. Si une telle décision est appliquée, il ne faut pas s'étonner de voir viser d'autres organisations», met en garde M. Mellal. Le Snateg compte déposer une action en annulation de la décision d'El Ghazi et maintient son mouvement de protestation. Après l'organisation de rassemblements régionaux pour dénoncer les atteintes à l'activité syndicale, le syndicat a annoncé une grève de cinq jours prévue à partir du 25 mai, suivie de rassemblements de protestation devant les sièges des trois sociétés de distribution du groupe. Le syndicat compte tenir un rassemblement à Alger, dont la date n'a pas été arrêtée. Il annonce également le dépôt d'une plainte pour corruption à l'encontre du PDG de la Société de distribution du Centre (SDC) et du SG du syndicat d'entreprise (FNTIEG) et président du conseil d'administration des œuvres sociales. «Le syndicat maintient, malgré la décision qui vise à favoriser l'UGTA, son mouvement de protestation. Il a d'ores et déjà le soutien des syndicats autonomes et de partis (RCD, FFS, PT) ainsi qu'un collectif d'avocats bénévoles», signale M. Mellal.