La Confédération syndicale internationale (CSI) vient d'adresser un courrier au gouvernement algérien pour dénoncer le harcèlement à l'encontre du secrétaire général du Syndicat national autonome des travailleurs d'électricité et de gaz (Snateg). «La Confédération a adressé hier (vendredi) un courrier au gouvernement où elle lui demande de faire cesser le harcèlement à l'encontre du secrétaire général du Snateg, Mellal Raouf, victime d'agissement malveillant de la part du groupe à la suite de dénonciation de cas de corruption et de surfacturation», résume le président de la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (Cgata), affiliée à la CSI. La CSI a appelé aussi ses membres à adresser des lettres de soutien au syndicaliste condamné le 15 décembre 2016 à 6 mois de prison ferme pour «divulgation de secrets professionnels». Le syndicaliste de Sonelgaz affirme que l'action de la CSI s'appuie sur des «faits avérés». «La SCI a envoyé sa lettre de solidarité pour dénoncer l'entrave claire à la liberté syndicale. J'ai été poursuivi et condamné par le tribunal de Guelma après une plainte du directeur de distribution (DD) de wilaya alors que l'affaire de corruption concerne tout le groupe Sonelgaz», s'offusque-t-il en reconnaissant que le dossier rendu public sur les surfacturations n'était pas un travail individuel mais celui de tout un staff qui a travaillé à Alger à partir de requêtes. Le syndicaliste s'étonne que le tribunal l'ait condamné «abusivement» sur la base d'un article du code pénal alors que la plainte concerne une autre charge : «J'ai été condamné sur la base de l'article 223 du code pénal, qui traite du faux et usage de faux, ce qui est en complète contradiction avec la plainte du DD de Guelma qui allègue le vol de fichiers confidentiels de la direction.» Grève de trois jours Le mis en cause a fait opposition du verdict. Une audience est programmée le 11 mai. A cette occasion, la Cgata, dirigée par Malaoui, appelle à un rassemblement de solidarité avec le syndicaliste devant le tribunal de Guelma. Le Snateg a annoncé aussi dans un communiqué une grève nationale de trois jours, les 9, 10 et 11 mai, pour exiger «le respect des libertés syndicales inexistantes au niveau des sociétés/unités du groupe Sonelgaz». Le secrétaire général dénonce les «entraves à l'activité syndicale exercées à travers la convocation devant les conseils de discipline de plus de 40 de nos délégués dans quatre wilayas (Tébessa, Oum El Bouaghi, Sétif, Mila) sans motif valable, à part celui d'entraver l'activité syndicale». «Le plus grave, c'est qu'au même moment les directions ont publié des appels d'offres d'emploi pour les remplacer», poursuit le syndicaliste, qui regrette l'«inaction» des inspections du travail qui n'envoient pas les plaintes des syndicalistes devant les juridictions compétentes à cause d'un article de la loi 90-14 relatif aux modalités d'exercice du droit syndical. La Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie estime que l'argument de la représentativité du Snateg, structuré, selon le secrétaire général, à travers 29 wilayas et 60 sections, n'est pas «valable». «Le groupe ne veut pas de réelle représentation syndicale. L'UGTA est complice. Qu'il laisse le syndicat organiser des élections et cesse de suspendre les délégués», suggère M. Malaoui. Le secrétaire général du Snateg s'est déclaré ouvert au dialogue. «La grève de trois jours est la troisième du genre pour dénoncer les entraves à la liberté syndicale et réclamer l'amélioration des conditions socioprofessionnelles du travailleurs. Ceci dit, on est pour l'ouverture d'un dialogue serein avec la direction. Une heure de temps suffira pour régler nos problèmes», estime-t-il.