Le président du Syndicat des travailleurs de l'électricité et du gaz (Snategs), Raouf Mellal, vient d'être condamné à une peine de 6 mois de prison pour "divulgation de documents secrets" par le tribunal pénal de Guelma. Il a été jugé à la suite d'une plainte déposée contre lui par son employeur, à savoir la Direction de distribution de l'électricité et du gaz de Sonelgaz, après sa dénonciation, en mars dernier, d'une surfacturation de plus de 8 millions de consommateurs. Alors que ces factures ont été corrigées au mois d'avril après un rapport, dont la Creg (Commission de régulation de l'électricité et du gaz) a été rendue destinataire, le président du Snategs, qui a été également licencié de son poste de travail, clame son innocence et rejette les charges retenues contre lui. "L'étude que nous avons faite au sujet de la surfacturation des factures d'électricité est juste, elle a concerné les factures de la clientèle de basse tension", nous a-t-il affirmé. Il a ajouté, qu'"au lieu d'ouvrir une enquête sur les auteurs de ses surfacturations, qui ont eu lieu pendant 10 ans, au mépris de la note de la Creg fixant les prix de l'électricité, c'est nous-mêmes qui nous nous sommes retrouvés l'objet d'enquêtes de police. Je ne me doutais pas que le parquet allait m'accuser de vol de documents secrets de la Creg". L'accusé se défend d'avoir subtilisé quoi que ce soit. "Je ne connais même pas l'existence de ces documents secrets, et je demande qu'on me dise lesquels." Selon lui, "tout est public, si l'on parle de la surfacturation, les documents sont publics. Il y a un prix de référence et un prix distinct porté sur la facture. Cela ne demande pas de grandes connaissances scientifiques pour déterminer la différence et donc la surfacturation". Le président du Snategs a fait état d'un grand élan de solidarité à son égard de la part des syndicats autonomes et d'un grand groupe d'avocats qui sera présent lors son audience en appel contre ce verdict. Au chapitre de la solidarité, il est à retenir d'abord cette déclaration au ton très ferme du Snategs, rendue publique dimanche dernier, suivie de celle du Conseil des lycées d'Algérie qui "condamne le licenciement arbitraire et la condamnation à 6 mois de prison ferme du président du Snategs pour son activité syndicale", en appelant toutes les organisations syndicales et les organisations des droits de l'Homme à participer à toute action pour "la levée de la condamnation de tous les syndicalistes pour leur activité syndicale, la levée de toutes les entraves à la liberté de l'exercice syndical, la réintégration de tous les syndicalistes suspendus et licenciés et la délivrance des récépissés d'enregistrement en suspens à tous les syndicats". Amar R.