Une plainte en urgence vient d'être adressée au BIT ainsi qu'à la Confédération syndicale internationale (CSI) et ses adhérents pour dénoncer les pressions contre les grévistes. La Confédération générale des travailleurs algériens (CGATA) a lancé une alerte contre le groupe Sonelgaz qui mène «une campagne de représailles» contre le Syndicat autonome des travailleurs de Sonelgaz (Snateg). Dans un courrier rendu public hier, signé par Ghozlane Nassira, la confédération dénonce une «répression inédite massive» et «une chasse aux sorcières» à l'encontre des syndicalistes et interpelle l'opinion nationale et internationale pour que cessent les poursuites judiciaires, les arrestations, les mises à pied massives, etc. pratiquées par l'administration qui «use de tous les moyens arbitraires afin de casser la résistance syndicale». La CGATA a adressé son «alerte» au Bureau international du travail (BIT). «Une plainte en urgence vient d'être adressée au BIT ainsi qu'à la Confédération syndicale internationale (CSI) et ses adhérents pour dénoncer les pressions contre les grévistes qui poursuivent leurs actions de protestation malgré les représailles», relève le secrétaire général du Snapap, Rachid Malaoui, dont le syndicat, membre du CGATA compte informer l'Organisation internationale du travail (OIT) sur des «atteintes» contre les libertés syndicales à l'occasion de la réunion annuelle de cet organisme, prévue le 4 juin prochain. Mellal Raouf, secrétaire général du Snateg, regrette la «réaction au quart de tour» de l'appareil judiciaire et des services de sécurité. «Les procureurs de la République mettent rapidement en œuvre leur action, avec le soutien de la police et la gendarmerie. Aujourd'hui (hier, ndlr) à M'chedallah (Bouira) et Bordj Bou Arréridj, des syndicalistes ont été convoqués. C'est sans précédent cette manière abusive d'agir contre des travailleurs en grève sur leurs lieux de travail. 92 travailleurs ont été suspendus. 800 sont déférés à ce jour en référé. Ce chiffre augmente chaque jour. Pourtant, l'administration du groupe aurait dû avoir le courage de déposer plainte contre le Snateg au lieu de harceler des travailleurs», s'indigne M. Raouf. Grève de cinq jours et rassemblement à Alger Pour le syndicaliste, l'administration, qui a fait publier des encarts publicitaires contre le syndicat autonome, n'a pas pu le faire taire lui et ses collègues. «Le tribunal de Guelma a rendu un non-lieu dans l'affaire d'usurpation de fonction déclenchée contre moi. La chambre d'accusation de la cour a soutenu le verdict», soutient-il en faisant remarquer que plus de 6 milliards de centimes ont été perdus par la société suite à ces différentes actions. Le Snateg poursuit ses actions de protestation. Des sit-in ont été enregistrés, hier, à travers les wilayas de Constantine, Chlef, Tiaret, Ouargla, etc. Une grève de cinq jours est prévue à partir du 25 mai, suivie de rassemblements de protestation devant les sièges des trois sociétés de distribution : SDO, SDC et SDE. Le syndicat compte aussi tenir un rassemblement à Alger. «Nous allons nous allonger sur la chaussée à Alger. Nous ne partirons pas avant que la police charge», met en garde Mellal. Autre action que compte lancer le syndicat : le dépôt d'une plainte pour corruption à l'encontre du PDG de la Société de distribution du Centre (SDC) et du SG du syndicat d'entreprise (FNTIEG) et président du conseil d'administration des œuvres sociales. «Le dossier concerne la corruption dans les œuvres sociales», s'est contenté d'indiquer le syndicaliste qui annonce que des «détails» de l'affaire seront rendus publics «prochainement», lors d'une conférence de presse. Les tentatives d'El Watan pour avoir une réaction du groupe Sonelgaz se sont avérées vaines.