A quelques semaines de la réunion décisive de l'Opep, prévue fin mai, deux sorties médiatiques simultanées des ministres saoudien et russe ravivent l'espoir d'un nouvel accord bénéfique pour le marché. La perspective d'une reconduction de l'accord de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) se profile dans le sillage de la détermination affichée par les deux plus grands producteurs mondiaux de pétrole, la Russie et l'Arabie Saoudite, qui ont évoqué son extension jusqu'à fin 2017. A quelques semaines de la réunion décisive de l'OPEP, prévue fin mai, et alors que les prix du pétrole restent sous pression, peinant à reprendre une courbe ascendante, après avoir connu, la semaine dernière, leurs plus bas niveaux depuis cinq mois, deux sorties médiatiques simultanées des ministres saoudien et russe ravivent l'espoir d'un nouvel accord bénéfique pour le marché. Ainsi, alors que le ministre saoudien de l'Energie, Khaled Al Faleh, a affirmé à Kuala Lumpur qu'il était «plutôt confiant que l'accord sera prolongé sur la deuxième moitié de l'année et probablement au-delà», selon l'agence d'information financière Bloomberg. Un soutien ferme à la démarche saoudienne a été exprimé en Russie, le plus gros producteur hors OPEP s'est ainsi dit «solidaire» des efforts de ses partenaires au sein de l'Organisation ayant entrepris de réduire leurs quotas pour assurer un rééquilibrage du marché. Le ministre russe de l'Energie estime que «l'initiative commune pour stabiliser le marché mondial est actuellement effective». Cité par des agences d'information, Alexandre Novak a notamment déclaré : «Nous sommes en train d'examiner plusieurs variantes et nous estimons qu'une extension pour une plus longue période de l'accord contribuera à assurer plus rapidement un retour des marchés à des conditions meilleures.» Le ministre saoudien avait souligné, pour sa part, que «les producteurs de pétrole associés à cet accord sont déterminés à faire tout ce qu'il faut pour réaliser l'objectif de ramener le niveau des stocks à leur niveau moyen des cinq dernières années». Les pays membres de l'OPEP avaient convenu, en novembre 2016, de réduire leur production de 1,2 million de barils par jour, sur une période de six mois à compter de janvier 2017. Un accord qui avait été immédiatement soutenu par de nombreux pays producteurs non membres de l'Organisation, Russie en tête. Depuis, la progression enregistrée par les prix tend à s'essouffler, ce qui a impacté le marché et installé un doute sur la volonté de l'OPEP de reconduire cette mesure pour six mois supplémentaires, au cours de sa réunion du 25 mai. La sortie saoudienne et russe laisse désormais entrevoir une reconduction de l'accord, dans un marché en proie à la déstabilisation en raison de facteurs conjoncturels, mais surtout de la progression de la production de schiste américain. Les prix du pétrole sont tombés, la semaine dernière, sous les 50 dollars le baril, le marché étant toujours inquiet d'une abondance de l'offre et se demandant si les baisses de production étaient suffisantes pour réduire le niveau des stocks. Parmi les ingrédients qui contribuent à déstabiliser le marché poussant les cours à la baisse, il faut notamment citer l'augmentation du nombre de puits de schiste américain, favorisée par des prix en hausse après une dégringolade ayant poussé, en 2016, de nombreux producteurs américains à stopper net leur production. L'accord de l'OPEP mis en application en janvier 2017 a ensuite aiguisé l'appétit des producteurs privés américains qui ont relancé leur production pour profiter de l'embellie des cours, menaçant sérieusement les parts de marché délaissées par les producteurs OPEP et leurs alliés. En communiquant sa volonté de reconduire la réduction de l'offre, l'OPEP s'efforce ces jours-ci de rassurer des marchés inquiets de voir la production américaine grimper semaine après semaine. Il reste à savoir si cette détermination sera suffisante pour donner un nouveau signal fort au marché et installer sur la durée les cours du pétrole sur une courbe positive, tout comme cela avait été le cas au lendemain de l'accord historique conclu par l'OPEP à Alger le 28 septembre 2016.