Le consul général et ancien ministre de l'Intérieur Méziane-Chérif Aberrahmane s'emploie à tisser un réseau d'organisations associatives, à fédérer les initiatives de la société civile. Rompant avec la tristement célèbre politique du secret dont a souffert pendant de longues années la communauté algérienne installée en France, qui, découragée par les autorités, s'est lancée dans des initiatives privées, le consul général entend développer ses relations avec le monde associatif. « Les structures consulaires n'interviennent que comme catalyseurs et sont au service de la communauté sans autre ambition que de voir émerger des associations autonomes, dynamiques et pleinement représentatives. Il est nécessaire d'élargir notre vision, dans le cadre d'une nouvelle démarche, en favorisant la création des associations socioprofessionnelles d'un type nouveau, à l'instar de l'Association des médecins d'origine algérienne en France. » Un de ses amis ira jusqu'à le qualifier de « Spiderman » pour souligner sa capacité à tisser une toile d'araignée pour fédérer les nombreuses organisations. Le diplomate relève que le profil de l'Algérien installé en France a beaucoup changé. L'immigré n'est plus un travailleur manuel mais aussi souvent un cadre ou un entrepreneur. « Notre communauté n'est plus constituée des seuls travailleurs manuels des premières vagues migratoires. Elle englobe des compétences de niveau international, souvent mondial, des professeurs de CHU, des médecins dans les spécialités les plus pointues, des entrepreneurs aux qualités managériales éprouvées, des juristes de renom… » Devant un public trié sur le volet, dont Maître Vergès et notre collaborateur Khaled Lasbeur, Méziane-Chérif Aberrahmane est revenu sur « les aspects positifs » de la colonisation et le Traité d'amitié. « Ce n'est que lorsqu'ils seront débarrassés de tout anachronisme et de tout préjugé que les liens entre les peuples algérien et français seront codifiés dans le cadre d'un traité qui ne fera qu'entériner une amitié et pérenniser des relations dont (les Algériens installés en France) en sont les vivants symboles. » Par ailleurs, le diplomate chiffre le nombre d'Algériens installés en France, en tenant compte des binationaux jusqu'à la 4e génération, entre 3,5 et 4 millions de personnes.