Après avoir constaté que nos émigrés ne sont pas seulement des “travailleurs manuels des premières vagues migratoires”, mais des “chercheurs, universitaires d'élite, médecins, entrepreneurs”, il a appelé à la promotion à la création d'associations socioprofessionnelles d'un type nouveau comme celles des médecins ou des hôteliers et restaurateurs. Ils sont entre 3,5 et 4 millions selon une estimation “raisonnable” du consul général d'Algérie à Paris, Abderahmane Méziane-Chérif, bien éloignée de celle des médias français. Ils ont en commun de vivre et de travailler en France. Mais aussi d'être Algériens. Par leur nationalité ou simplement par leur origine, notamment ceux des troisième et quatrième générations. Ils constituent une “force” que les autorités consulaires veulent voir s'organiser pour contribuer au développement de leur pays d'origine même s'ils sont Français par la nationalité. À l'occasion de la commémoration du 1er Novembre, le consulat général en a invité une partie pour leur rappeler leurs liens avec ce pays. Une manière de clore le débat sur les binationaux happés par la presse après une digression du président de la République ? “Vous, binationaux, vous êtes fiers d'être Français mais vous n'avez jamais renoncé à votre algérianité, et vous vibrez comme nous tous quand vous entendez ce mot : Algérie”, a lancé à leur adresse l'ex-ministre de l'Intérieur. “Vous aimez votre pays de résidence ou d'adoption, la France, mais vous n'avez jamais à aucun moment renié vos origines”, a-t-il ajouté. M. Méziane-Chérif a engagé les autorités consulaires à “servir de lien et à fournir sans réserve aide et soutien” car, a-t-il constaté, “nombreux sont nos compatriotes qui veulent investir leurs capitaux et leur savoir-faire dans le pays de leurs ancêtres”. Il a exhorté cette communauté à s'organiser dans le cadre du mouvement associatif “pour coordonner l'action de nos compatriotes dans la poursuite de la défense, par eux-mêmes et pour eux-mêmes, de leurs intérêts socioprofessionnels dans le pays hôte, dont ils possèdent pour beaucoup d'entre eux la nationalité”. Après avoir constaté que nos émigrés ne sont pas seulement des “travailleurs manuels des premières vagues migratoires, mais des chercheurs, universitaires d'élite, médecins, entrepreneurs”, il a appelé à la promotion à la création d'associations socioprofessionnelles d'un type nouveau comme celles des médecins ou des hôteliers et restaurateurs. Tout cela, bien entendu, “dans le cadre des lois du pays de résidence”. Le consul général qui a décoré l'année dernière des Français ayant servi la cause algérienne pendant la guerre d'indépendance a invité l'avocat Jacques Vergès. Grave et badin à la fois et à coups de petites “histoires”, il a expliqué comment il a créé et développé la “stratégie de la rupture”, une méthode de défense enseignée aujourd'hui dans les écoles de droit. Y. K.