Le blockbuster Wonder Woman — juin 2017 — ne sera pas projeté aux 2es Nuits du cinéma, en plein air, au théâtre de verdure Laâdi Flici. Et pour cause. Un large mouvement boycotte le film dans les pays arabes, notamment l'Algérie. A cause de l'actrice principale, Gal Gadot, qui est israélienne. Alors que cette superproduction, Wonder Woman, réalisée par Patty Jenkins, culmine au sommet du box-office américain -maître étalon du cinéma- en engrangeant à la clé plus de 100 millions de dollars de recettes à sa sortie en ce début de semaine dans les salles de cinéma d'Amérique du Nord, une polémique éclate. Le film Wonder Woman, initialement figurant au programme des 2es Nuits du cinéma — organisé par MD Ciné, distributeur de films en Algérie et sous les auspices d'Arts et culture, un organisme culturel — a été déprogrammé dimanche. Vu l'ampleur du mouvement de boycott dans les pays arabes, entre autres au Liban, où il a été interdit, Wonder Woman ne pouvait qu'être à son tour retiré de ce rendez-vous annuel nocturne durant le mois du Ramadhan. Gal Gadot avait soutenu Tsahal contre Ghaza Aussi, la campagne de boycott ne cessant d'enfler, une pétition à été lancée sur les réseaux sociaux : «Non ! Pas en Algérie». Selon toute vraisemblance, les organisateurs de ces Nuits du cinéma ont pris la décision de déprogrammer -un euphémisme- le tout récent film Wonder Woman, pour coller au tollé panarabe quant à son retrait des affiches. Et ce, en mettant en avant l'argument du coût onéreux et autres moyens exorbitants de ce film. Et par conséquent, c'est sûr, le comité statuant sur la délivrance des visas d'exploitation des films au niveau du ministère de tutelle, n'apposera pas son avis favorable. Pour ne pas encore attiser le feu. Agir par prévention. On reproche à l'actrice israélienne d'avoir pavoisé et de s'être extasiée lors de la guerre contre Gaza en 2014. Où Gal Gadot affichait son soutien à Tsahal, l'armée israélienne. Elle avait alors consigné un message sur Facebook- que les Libanais et les Palestiniens n'ont jamais oublié : «J'adresse mon amour et mes prières aux hommes et aux enfants qui risquent leur vie pour protéger mon pays contre les actes horribles conduits par le Hamas…». Le Washington Post en parle De 18 à 20 ans, Gal Gadot a effectué son service militaire obligatoire au sein de l'armée de défense d'Israël, Tsahal. Elle y a exercé comme instructrice au combat pour les jeunes recrues. Gal Gadot considère que ses années passées au service militaire furent des moments, un temps où, selon elle, «on abandonne sa liberté. On apprend la discipline et le respect». De front, aussi, Wonder Woman intervient avec une date douloureuse dans le monde arabe : Le 50e anniversaire du début de l'occupation de Gaza durant la guerre dite des ‘Six-Jours' en 1967 (du 5 au 10 juin). Le Washington Post, le prestigieux journal américain, dans sa livraison du 1er juin 2017, s'est intéressée à cette vague de boycott dans les pays arabes, tels que le Liban : «Gal Gadot a fait deux ans de service militaire obligatoire dans la Force de défense israélienne. Elle a servi dans la guerre de 2006, au cours de laquelle les FDI et les milices obédientes au Hezbollah au Liban ont échangé des tirs de missiles lourds pendant plus d'un mois. Plus de 1 000 civils libanais sont morts dans le conflit et plus d'un million ont été déplacés de leur domicile. Du côté israélien, plus de 165 personnes ont été tuées, dont 44 civils, et plus de 300 000 personnes ont été déplacées…L'annonce de l'information portant sur l'interdiction du film Wonder Woman n'a été faite que deux heures avant sa sortie prévue dans 15 salles de cinéma à travers le Liban. Les produits israéliens sont officiellement boycottés au Liban. Les réseaux sociaux, qui ont pris de l'ampleur au Liban, ont ouvert une fenêtre sur les souvenirs douloureux de la guerre de 2006.»