Le taux de réussite à l'examen de fin du cycle primaire a atteint 89,38% au niveau national. Le taux est cette année en hausse de 9 points par rapport à l'année dernière où l'on a enregistré 79,99%. Le taux de passage en première année moyenne est de 93%, annonce le ministère de l'Education nationale. La moyenne de passage est obtenue avec la prise en compte de la fiche de synthèse de toute l'année scolaire. «Le taux reste stable par rapport à celui de l'an dernier», souligne Nedjadi Messeguem, inspecteur général au ministère de l'Education. «Il y a une hausse du taux des élèves admis au moyen via l'examen de fin du cycle primaire», explique-t-il relevant que le taux de passage à ce cycle est presque le même. Pour Messaoud Boudiba, de la direction du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), le taux de réussite annoncé par le ministère de l'Education révèle que plus de 50 000 élèves ont échoué à l'examen. Le syndicat s'oppose au maintien de cette épreuve «du moment qu'un rachat est permis avec la prise en compte des moyennes obtenues durant toute l'année. Nous nous interrogeons sur les motifs du maintien d'un examen qui met à rude épreuve des élèves âgés à peine de 10 ans, alors que pour ce cycle, le taux de réussite devrait atteindre les 100%». Pour le cycle primaire, l'élève dont les difficultés sont identifiées lors des contrôles, a besoin d'être accompagné et «non pas de subir un examen qui risque de le recaler». Pour le syndicat, «à cet âge-là, les enfants évoluent, chacun à son rythme. L'organisation de plusieurs contrôles et la multitude des matières et devoirs font que l'enfant est dispersé et doit fournir trop d'efforts par rapport aux capacités dont il dispose». M. Boudiba appelle donc à la révision du système d'évaluation dans le primaire, où l'on doit se concentrer sur les matières essentielles. Le Cnapeste plaide également pour la réduction du nombre des matières «trop nombreuses et épuisantes dans le programme actuel». Le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) pointe du doigt les dysfonctionnements du modèle actuel d'examen, faisant que 30% des élèves reçus échouent à la première année moyenne. «L'examen de la 5e AP, tel qu'il est conçu aujourd'hui ne permet pas de cerner les difficultés d'apprentissage rencontrées par les élèves pour pouvoir les corriger, la prévue est que 30% des élèves refont la première année du CEM», révèle Boualem Amoura, président de ce syndicat. Le taux de réussite reste donc «un chiffre sans aucune importance» si des mesures ne sont pas prises pour déceler les véritables lacunes des élèves avec des mesures de correction et de remédiation. «L'ex-6e et le BEM ne sont pas basés sur des paramètres pour redresser le parcours des élèves en permettant de cerner les points de faiblesses dans l'apprentissage. Ces examens sont utilisés pour la gestion des flux des apprenants», estime M. Amoura, rappelant que les notes obtenues ne reflètent d'ailleurs pas le niveau des élèves. «Il est primordial d'opter pour un mode d'évaluation qui permette, à la fin du cycle primaire, d'identifier les difficultés des élèves et faire en sorte qu'à la fin de ce cycle, les élèves maîtrisent réellement les fondamentaux que sont la lecture, l'écriture et le calcul.»